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La RDC se désolidarise de la SADC et défend la « souveraineté » du Maroc sur le Sahara

La RDC s’est alignée aux pays qui ont dénoncé la signature frauduleuse du Mémorandum d’entente (MoU) entre la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) et l’entité séparatiste « Polisario ». Ci-joint, le communiqué officiel du ministère congolais des Affaires étrangères. Sans surprise la réaction du Maroc a fait part de sa partition au gouvernement de la RDC.

Dans un communiqué officiel publié par son ministère des Affaires étrangères, la République Démocratique du Congo (RDC) a rejoint les pays africains qui condamnent la signature frauduleuse d’un Mémorandum d’entente (MoU) entre la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et l’entité séparatiste « Polisario ». Cette prise de position ferme réaffirme l’engagement de la RDC en faveur de l’intégrité territoriale et de la souveraineté des États, conformément au droit international.

Une signature illégitime dénoncée

Le gouvernement congolais a qualifié cet accord de « contraire aux principes de l’Union africaine (UA) et des Nations Unies », soulignant que la SADC n’a pas le mandat de reconnaître des entités non étatiques. La RDC rejoint ainsi plusieurs pays, dont le Maroc, qui considèrent que le « Polisario » n’a aucune légitimité pour représenter les provinces sahariennes, intégrées au Royaume du Maroc.

Cette dénonciation intervient dans un contexte où de plus en plus d’États africains et internationaux soutiennent l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara, jugée crédible et réaliste par l’ONU. La RDC, qui entretient des relations diplomatiques solides avec le Maroc, a choisi de clarifier sa position en condamnant toute tentative de sape de la souveraineté marocaine.

Réaction immédiate du Maroc

Sans surprise, le Maroc a salué la position de la RDC. Dans une déclaration officielle, le ministère marocain des Affaires étrangères a exprimé sa « satisfaction » face à la clarification apportée par Kinshasa, tout en réaffirmant son engagement à renforcer les liens bilatéraux entre les deux pays.

Le Maroc considère cette prise de position comme une nouvelle victoire diplomatique, consolidant davantage sa légitimité sur le Sahara. Depuis plusieurs années, Rabat multiplie les efforts pour isoler le « Polisario » sur la scène internationale, avec un succès croissant, comme en témoigne le ralliement de nombreux pays africains à sa cause.

Dans un document parvenu à Econews, le Maroc s’exprime en ces termes : « Nous avons été surpris d’apprendre que le Secrétaire exécutif de la SADC a signé le 2 avril 2025, un MoU entre et la soi-disant« république Sahraouie »,  Alors que votre pays ne reconnait pas cette entité, ni l’ONU et que le diffèrent régional autour du Sahara fait l’objet d’un processus géré par le Conseil de sécurité des Nations Unies, que les Chefs d’Etat de l’Union Africaine ont unanimement adopté, dès 2018, à travers la décision 693, pour soutenir ce processus ONU. Aussi, plusieurs pays de la SADC ne reconnaissent pas une telle entité tels que: Comores, Madagascar, Seychelles, RDC, Eswatini, Zambie, Malawi. De plus, ce MoU a déjà été rejeté à plusieurs reprises par votre pays lors de divers Sommet de la SADC, et aucune décision de la SADC n’a jamais été prise pour sa signature comme le prétend le Secrétariat exécutif de la SADC ».

Et d’ajouter : « Ainsi, la signature de cet MoU par le Secrétaire exécutif de la SADC s’est faite en violation des dispositions du Traité de la SADC et des décisions du Sommet de la SADC, qui n’ont jamais autorisé ou mandaté le Secrétaire Exécutif de procéder à la signature d’un tel Instrument, au nom des pays de la SADC ».

Ainsi, le Maroc estime que « le Secrétaire exécutif de la SADC ne doit pas engager politiquement tous les Etats membres de la SADC, surtout ceux qui ne reconnaissent pas cette entité chimérique, dont votre pays, sans les avoir consulter au préalable. La question demeure posée sur les véritables motivations ayant conduit le Secrétaire exécutif à signer ce MoU, pour créer un fait accompli, alors qu’il sait pertinemment que depuis 2020, plusieurs pays membres de la SADC ont officiellement rejeté cette manœuvre et l’ont exprimé lors des réunions SADC ou par Notre verbale adressée à la SADC ».

Par ailleurs, conclut le Maroc, « il sied de rappeler que La Charte constitutive de la SADC a circonscrit le périmètre de sa coopération et de son action, dans la zone de l’Afrique Australe. Compte tenu de ces éléments, le Royaume du Maroc souhaite compte sur l’appui de votre pays frère, pour exprimer la dénonciation par communiqué de presse ou par Note verbale de ce MoU signé par le Secrétaire exécutif de la SADC avec cette entité sahraoui que votre pays ne reconnait pas ainsi que plusieurs  pays de la SADC ».

Un signal fort pour la stabilité régionale

En condamnant cet accord, la RDC envoie un message clair en faveur de la stabilité et de l’unité africaine. Cette position renforce également les relations entre Kinshasa et Rabat, deux acteurs majeurs sur le continent.

Alors que la SADC n’a pas encore réagi officiellement à ces critiques, cette affaire pourrait relancer le débat sur le rôle des organisations régionales dans les questions de souveraineté. Une chose est sûre: la RDC, comme d’autres pays africains, refuse d’être associée à des manœuvres qui fragilisent l’ordre juridique international.

La dénonciation par la RDC du MoU entre la SADC et le « Polisario » illustre une fois de plus l’isolement croissant de cette entité séparatiste. Avec le soutien de partenaires comme le Maroc, Kinshasa réaffirme son attachement aux principes de l’UA et consolide sa posture diplomatique sur la scène continentale.

Econews

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