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Portefeuille de l’Etat : des entreprises au bord de l’agonie

Le Portefeuille de l’État vit ses heures les plus sombres. Comme des bêtes atteintes de peste, les entreprises publiques agonisent dans un silence assourdissant. L’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi lève le voile sur un système en banqueroute masquée, où pas une seule entité ne présente un bilan positif. Entre Conseils d’administration aux rémunérations princières et gestion prédatrice, ces entreprises ne sont plus que des coquilles vides, vidées par leurs propres dirigeants. Pire : les 180 millions USD du projet de la Banque mondiale censé les réformer il y a une vingtaine d’années ont été engloutis sans résultats. Aujourd’hui, une cinquantaine de ces «canards boiteux» continuent de fonctionner en mode zombie, symbole d’une gestion publique chaotique.

Le constat est sans appel : les entreprises du Portefeuille de l’État congolais sont en «situation de banqueroute», même si leur faillite n’est pas officiellement déclarée. Cette révélation choc émane de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui dépeint un tableau désastreux de ces sociétés publiques, qualifiées de «canards boiteux » et de «boîtes à sous » pillées par leurs propres administrateurs.

Selon l’ancien ministre des Finances, aucune de ces entreprises ne présente un bilan positif. La raison principale ? Une gestion prédatrice, où les membres des Conseils d’administration se sont octroyé des rémunérations extravagantes, vidant les caisses au lieu de contribuer au développement économique du pays. «Elles ne participent plus à l’effort national, elles ne servent qu’à enrichir une poignée de prédateurs », dénonce Kazadi.

Pire, les tentatives de réforme semblent avoir échoué. Le Projet compétitivité et développement du secteur privé (PCDSP), financé à hauteur de 180 millions USD par la Banque mondiale, n’a pas permis de redresser la situation. « Cet argent a été gaspillé, jeté par la fenêtre », regrette un analyste financier, soulignant l’absence de résultats concrets malgré ces fonds colossaux.

Malgré l’urgence, la structure du Portefeuille de l’État reste figée dans une logique bureaucratique inefficace. Depuis 2019, une cinquantaine d’établissements publics ont rejoint un Portefeuille de l’Etat en profonde déliquescence. Elles continuent de fonctionner avec des Conseils d’administration et des Comités de gestion, alors même que l’ensemble du système est au bord de l’effondrement.

«Tout l’édifice s’écroule », résume Nicolas Kazadi, décrivant des entités qui ne survivent que par inertie, sans aucune perspective de rentabilité ou de contribution à l’économie nationale.

Il y a une semaine, le Président de la République a tiré la sonnette d’alarme, appelant Le Gouvernement à assainir le Portefeuille de l’Etat.

QUELLES SOLUTIONS POUR SAUVER LE PORTEFEUILLE DE L’ÉTAT ?

Face à ce désastre, plusieurs questions se posent : fautil liquider les entreprises irrécupérables ? Comment récupérer les fonds détournés et sanctionner les responsables ? Quel modèle adopter pour éviter que de nouvelles structures ne tombent dans le même piège ?

Pour l’instant, le Gouvernement n’a pas encore annoncé de plan concret pour restructurer ce secteur. Mais une chose est sûre : sans une réforme radicale et une gouvernance transparente, les entreprises publiques congolaises resteront des passifs économiques, loin de leur vocation initiale de moteur du développement.

ECONEWS

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