Vendredi dernier, à la Cité de l’Union africaine, une scène pour le moins surprenante a eu lieu en marge de la réunion du Conseil des ministres. Alors que le Président de la République était déjà présent sur le lieu de la réunion, une quinzaine de membres du Gouvernement ont osé arriver en retard, comme si leur fonction n’imposait aucune discipline, comme si le respect des institutions était une option.
Résultat ? Ils se sont vu refuser l’accès de la salle de la réunion, laissant ainsi un spectacle désolant de légèreté et d’irresponsabilité.
Cette situation pose une question fondamentale : où est passée la conscience de l’autorité de l’État ? Comment des ministres, censés incarner la puissance publique et montrer l’exemple, peuvent-ils mépriser à ce point les règles élémentaires de la hiérarchie et de la ponctualité ?
Leur retard n’est pas seulement un manque de courtoisie envers le Chef de l’État, c’est aussi un affront à la nation tout entière, dont ils sont les serviteurs.
Dans toute administration digne de ce nom, la ponctualité n’est pas une simple formalité, mais une marque de respect envers l’institution et ceux qu’elle sert. Un ministre qui arrive après le Président de la République envoie un message clair : il considère que son temps est plus précieux que celui de la République. Une telle attitude est inacceptable et ne doit pas rester sans conséquence.
Il est temps de rétablir l’ordre et la discipline au sein du Gouvernement.
Des sanctions exemplaires s’imposent pour rappeler à tous que la fonction ministérielle n’est pas un privilège, mais une charge exigeante, qui requiert rigueur et humilité. Si ceux qui dirigent ne respectent pas les règles, comment exiger du citoyen ordinaire qu’il le fasse ?
L’État n’est pas une coquille vide; il tire sa force de la crédibilité de ceux qui le représentent.
Sans respect pour ses propres institutions, il se fragilise et ouvre la voie au désordre.
Il est donc urgent de rappeler, par des actes fermes, que le service public n’est pas un jeu, mais un engagement sacré envers le peuple. La prochaine fois, espérons que les retardataires réfléchiront à deux fois avant de faire attendre la République.
F. Kuediasala