La Russie et les Etats-Unis veulent évoquer leurs inquiétudes mutuelles, et notamment la situation à la frontière russo-ukrainienne. Moscou confirme qu’une rencontre aura à nouveau lieu en janvier 2022 à Genève (Suisse).
Washington et Moscou négocieront le 10 janvier à propos des tensions concernant l’Ukraine et les questions de contrôle de l’armement nucléaire, a confié lundi à l’AFP un porte-parole de la Maison Blanche chargé des questions de sécurité.
«Les Etats-Unis ont hâte d’engager un dialogue avec la Russie», a affirmé ce porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
Une réunion entre la Russie et l’Otan pourrait ensuite avoir lieu le 12 janvier, suivie le 13 janvier d’une rencontre entre la Russie et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont font partie les Etats-Unis, a ajouté le porte-parole.
«Quand on s’assiéra pour discuter, la Russie pourra mettre ses inquiétudes sur la table et nous mettrons les nôtres sur la table, notamment les activités de la Russie», a-t-il dit.
Les pourparlers bilatéraux du 10 janvier se tiendront dans le cadre du dialogue stratégique de sécurité lancé par les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine lors de leur sommet de Genève, en juin dernier.
Bien que ce format soit principalement consacré à la renégociation des traités de contrôle de l’armement nucléaire post-guerre froide, les discussions concerneront également la situation à la frontière russo-ukrainienne, où Moscou a déployé des dizaines de milliers de soldats, a indiqué un haut responsable de l’exécutif américain souhaitant lui aussi rester anonyme.
Les réunions avec l’Otan et l’OSCE devraient elles concerner tout particulièrement l’Ukraine.
L’Ukraine pas oubliée
La Russie est accusée depuis plus d’un mois par les Occidentaux d’avoir massé d’importantes forces à la frontière ukrainienne, en vue d’une possible intervention militaire contre Kiev.
Moscou nie toute intention belliqueuse et affirme être menacé par des «provocations» de Kiev et de l’Otan, et exige que l’Alliance s’engage à ne pas s’élargir en ex-URSS.
Dans un geste qui rompt avec le caractère généralement confidentiel des discussions diplomatiques, la Russie a récemment présenté deux projets de traités pour empêcher tout élargissement de l’Alliance atlantique, notamment à l’Ukraine, et mettre fin aux activités militaires occidentales à proximité des frontières russes.
Washington s’était dit «prêt à discuter» de ces documents, tout en soulignant qu’ils comprenaient «certaines choses que les Russes savent inacceptables».
Tout accord avec la Russie prendrait en compte les intérêts ukrainiens, a souligné lundi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale. «Rien de ce qui concerne nos alliés et partenaires» ne sera négocié «sans nos alliés et partenaires, y compris l’Ukraine», a-t-il insisté.
«L’approche du président Biden concernant l’Ukraine a été claire et constante : rassembler l’Alliance (atlantique) dans deux directions, la dissuasion et la diplomatie», a-t-il dit. «Nous sommes unis en tant qu’alliance en ce qui concerne les conséquences auxquelles s’exposerait la Russie si elle faisait un geste vers l’Ukraine».
«Mais nous sommes aussi unis dans notre volonté d’engager une diplomatie régie par des principes avec la Russie», a-t-il nuancé.
L’identité des personnes qui conduiront les négociations du 10 janvier d’un côté comme de l’autre n’a pas été rendue publique.
Moscou a indiqué samedi que plus de 10.000 militaires russes étaient rentrés dans leurs bases après des exercices d’un mois dans le sud de la Russie, notamment près de la frontière ukrainienne.
Econews avec AFP