Après avoir conquis son Grand Katanga et triomphé dans les provinces démembrées de la province Orientale, Moïse Katumbi Chapwe, leader d’Ensemble pour la République, met le cap sur le Grand Bandundu, fief naturel de ses deux anciens compagnons de Lamuka (plateforme de l’opposition), en l’occurrence Martin Fayulu et Adolphe Muzito. Et Katumbi ne fait jamais les choses à moitié. Avant son arrivée dans le Grand Bandundu, il a posé un geste fort en faveur de la ville de Kikwit en réhabilitatant et en équipant de fond en comble l’Hôpital général de référence du chef-lieu de la province du Kwilu. Sur les terres de Fayulu et Muzito, Katumbi pense glaner quelques points dans sa longue marche vers la présidentielle de décembre 2023. Son directeur de cabinet et porte-parole, Olivier Kamitatu, fils du terroir, devait lui faciliter la tâche dans la conquête du Grand Bandundu.
S’il y a un présidentiable qui construit sa victoire brique après brique, c’est bien Moïse Katumbi. Après la Grande province Orientale où il a récolté un franc succès, c’est au Grand Bandundu qu’il a mis le cap. Pour le précéder, il a fait construire une salle moderne des soins d’urgence dans un grand hôpital de cette province qui en manque cruellement.
Selon des témoins, c’est une infrastructure moderne qui n’a rien à envier à celles construites sous d’autres cieux. D’ailleurs, dans sa démarche, l’homme d’affaires évite d’afficher déjà une posture présidentielle.
«Moïse Katumbi ne vise pas l’électorat. On n’est pas en campagne électorale. Il s’agit d’un geste de solidarité», a confié son bras droit Salomon Idi Kalonda, dit SK Della.
Mais, lorsqu’on scrute à la loupe, il est juste de penser que le président d’Ensemble pour la République va engranger des dividendes réels parce que cet investissement profite directement à la population de ce coin de la RDC, abandonné par les autorités et les institutions de la République. Dans ce coin considéré comme fief naturel de l’autre dirigeant de Lamuka, Martin Fayulu, il sera question de ratisser large dans la mesure où, la présidentielle de 2023 sera différente de celle de 2018. Des réalités nouvelles ont vu le jour et le leader d’Ensemble pour la République risque d’imprimer un tempo difficile à tenir.
En se mettant à l’assaut du Grand Bandundu, Katumbi fait une incursion décisive dans la partie occidentale du pays. Son envergure nationale pourra donc se concrétiser et mettre à mal de nombreux candidats à la présidentielle.
Hugo Tamusa