Les entreprises membres de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) veulent trouver leurs comptes dans la construction du Port en eaux profondes de Banana. La FEC est particulièrement intéressée par le marché du ciment. Avec trois entreprises implantées dans la province du Kongo Central, la FEC se sent capable de répondre à cette demande. Le chef du Gouvernement a promis d’examiner cette préoccupation, comme bien d’autres soulevées par le patronat congolais.
Plusieurs questions liées à la situation générale des entreprises congolaises, notamment les problèmes auxquels ces dernières font face, ont été, mercredi 9 février dernier, au menu de la réunion que le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a eue, à la primature, avec une délégation de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), renseigne la Cellule de communication de la Primature.
Selon l’administrateur-délégué de la FEC, Kimona Bononge, son organisation a saisi l’opportunité que cette rencontre lui a offerte pour présenter au Premier ministre les multiples préoccupations du patronat congolais, fait savoir la source. Ce, en vue des solutions idoines.
A l’issue de la rencontre, signale la même source, il s’est exprimé à la presse en ces termes : «Nous avons été reçus par le Premier ministre à notre demande, parce qu’il y a un certain nombre de préoccupations que la FEC a soulevées depuis quelque temps, mais qui ne rencontrent pas, parmi les membres du Gouvernement, un suivi efficace». Cela, avant de poursuivre : «Nous avons également voulu parler au Premier ministre des questions fondamentales, la situation des entreprises congolaises de droit congolais, lesquelles, suivant la loi sur la sous-traitance, ne bénéficient pas de marchés qui sont accordés quand il y a certains projets ». Et de préciser : «On a parlé du projet ‘‘Tshilejelu’’, ‘‘Kinshasa zéro trou’’, du ‘‘projet de développement local des 145 territoires’’ ».
Port de Banana : la sous-traitance aux entreprises locales
Le chef de la délégation de la FEC a indiqué également qu’avec la pose de la première pierre pour la construction du Port en eaux profondes de Banana, dans la province du Kongo central, le patronat congolais a sollicité de la part du chef du Gouvernement l’application de la loi sur la sous-traitance pour les entreprises congolaises de droit congolais et à capitaux congolais.
«Vous savez, par exemple, que trois grosses industries dans le Kongo central produisent du ciment de très bonne qualité. Ciment qui peut bien servir dans la construction de ce port en eaux profondes de Banana. Qu’on ne dise pas le contraire, mais, c’est du ciment de très bonne qualité. Seulement, un pays voisin, qui vend du ciment également, voudrait s’accaparer de ce marché », a fait remarquer Kimona Bononge.
En outre, l’administrateur-délégué de la FEC a fait savoir que les hôtes du Premier ministre ont attiré l’attention de ce dernier «pour que priorité soit donnée aux entreprises congolaises». Et d’ajouter : «Ce ciment est produit avec du calcaire qui sort de notre sous-sol, avec des matières premières, et avec des Congolais qui travaillent dans ces usines et qui créent des richesses dans ce pays ». Il est inadmissible qu’on importe du ciment d’un pays voisin ou d’un autre pays plus lointain, a-t-il insisté. Avant de souligner que la délégation de la FEC a fait valoir au Premier ministre qu’elle va avoir «les yeux braqués sur lui et sur le Gouvernement pour que cela ne se reproduise pas ».
Concertations avec le ministère des Finances
En ce qui concerne les timbres fiscaux qu’on voulait coller sur certains produits fabriqués localement, la FEC a rassuré le chef du Gouvernement de sa volonté manifeste de ne pas aller à l’encontre de la loi.
«La FEC vient de rassurer le Premier ministre qu’elle n’est pas contre cette proposition et ne peut pas aller à l’encontre de la loi », a fait observer Kimona Bononge. Qui a dit que la FEC a suggéré à son hôte la tenue «des concertations entre la Direction générale des douanes et accises (DGDA) et le ministère des Finances sous l’égide du Premier ministre, lui-même, pour qu’on trouve un compromis sur ce dossier des timbres fiscaux ».
Pour sa part, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a promis de réunir très prochainement la FEC avec certains ministres sectoriels pour que cette question soit évoquée manière précise, a rassuré l’administrateur-délégué de la FEC, souligne la Cellule de communication de la Primature.
Olivier Dioso