L’ombre d’un glissement

Le glissement électoral est en vue, à en croire le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Denis Kadima. Qui a exprimé sur les antennes de la radio Top Congo FM, dont il était l’invité, sa crainte de voir les échéances électorales de 2023 être reportées à une date ultérieure.

Il justifie cette appréhension par le fait qu’à moins de deux ans de joutes électorales, la Céni ne dispose pas encore de moyens financiers et matériels pour organiser tous les scrutins. Le Gouvernement congolais ne bouge pas encore alors qu’il est censé mobiliser les ressources internes avant de se tourner vers les appuis financiers des partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Effectivement, les nerfs de la guerre faisant défaut, il est fort possible que 2023 ne soit plus une année électorale en RDC. Et une bonne préparation sous-tend une bonne organisation. Dans le cas contraire, les élections voulues transparentes, démocratiques et apaisées ne deviendraient qu’un rêve. Ce qui pourrait amener les organisateurs à des scrutins chaotiques. Avec toutes les conséquences fâcheuses que cela entraîne.

Par ailleurs, les esprits lucides s’étonnent du comportement anti-démocratique que semble afficher le Gouvernement dont les membres de l’Union sacrée de la Nation, à majorité pro Tshisekedi. Certains analystes pensent que cela est fait à dessein car tout n’est pas encore fin prêt pour remporter haut la main la présidentielle 2023. D’autres estiment que la part de l’Exécutif central pour le financement des élections n’étant pas encore prête, celui-ci attend la réaction des partenaires pour se prononcer. Ce qui est toujours irresponsable de sa part.     

Dans un cas comme dans l’autre, rien ne rassure pour organiser ces élections prévues dans moins de deux ans. Comme on le voit, l’ombre d’un glissement plane sur ces scrutins que les Congolais réclament pour respecter le processus démocratique que la RDC est en train de vivre dans la douleur. Surtout que ce pays a été un ‘‘modèle’’ en Afrique pour la passation civilisée du pouvoir entre le président honoraire, Joseph Kabila, et son successeur Félix-Antoine Tshisekedi. 

Econews