La Céni accepte d’impliquer l’IGF dans la gestion des fonds publics lui alloués

La Commission électorale nationale électorale (Céni) et l’Inspection générale des Finances (IGF) se sont donc engagées à collaborer sur les modalités pratiques d’encadrement et de suivi de toutes les opérations de financement allouées à la Centrale électorale.

Entre Denis Kadima Kazadi, président de la Céni (Commission électorale nationale indépendante) et Jules Alingete, inspecteur général des finances – chef de service de l’Inspection générale des finances (IGF), il n’y a aucun désaccord. Bien au contraire.

«Nous venons d’avoir une séance de travail avec le président de la Céni autour de modalités d’encadrement et d’accompagnement de l’IGF au profit de la centrale électorale. Un accompagnement sur le plan financier », a fait savoir mercredi Jules Alingete, patron de l’IGF, au sortir des échanges avec Denis Kadima.

Il a également révélé que cet accompagnement se fait à la demande du président de la centrale électorale.

«Nous avons été saisis par le bureau de la Céni qui a souhaité un accompagnement de l’IGF. Mais, à l’époque, compte tenu du volume de travail, nous avons estimé que nous devons le faire plus tard. Et au vu de tout ce qu’il y a comme problème, le président de la Céni a réitéré sa demande dans le seul but de garantir la transparence des transactions financières. Et je suis venu pour des modalités pratiques».

Selon Jules Alingete, fait remarquer la source, les échanges ont été cordiaux.

«Il y a eu une très bonne compréhension mutuelle sur le déroulement de cette mission d’accompagnement », a-t-il signalé. Avant de préciser que « la loi prévoit qu’à la fin du cycle électoral, la Cour des comptes fasse un audit interne et transmette le rapport au Parlement et au Président de la République ».

A noter que, la veille, l’IGF avait annoncé une mission de contrôle dans 48 heures à la Céni dans le but de vérifier combien d’argent la Céni a reçu et à quoi il a été affecté. «C’est une mission qui sera permanente et suivra toutes les opérations de financement de la centrale électorale », avait prévenu l’IGF, surtout après avoir appris, sans passer par la vérification, la surfacturation des véhicules de fonctions des membres du bureau de la Céni.

Céni : les caisses toujours vides

Il convient de rappeler que la Céni a toujours revendiqué son autonomie financière pour mener à bien sa mission et jouir de son indépendance vis-à-vis du Gouvernement. Mme le rapporteur de cette institution citoyenne, Patricia Nseya, l’a fait savoir, le mardi 15 février dernier, lors de la publication du calendrier de l’élection du gouverneur et du vice-gouverneur de la province du Sankuru. C’était lors d’un point de presse tenu au siège de la centrale électorale à Kinshasa, au cours duquel elle a présenté ce calendrier réaménagé.

Par ailleurs, l’occasion faisant le larron, on ne peut passer sous silence la mutualisation des opérations d’identification de la population, d’enrôlement des électeurs et du recensement. Sur ces points, le rapporteur de la Céni a fait valoir qu’au regard de la feuille de route et des contraintes, il est fort possible que l’on soit en retard avec l’organisation des élections, s’il faut s’en tenir à cette mutualisation.

Cette situation peut se justifier par le fait qu’à laL Céni, les caisses sont vides. Le Gouvernement, jusqu’à présent, n’y a transféré aucun rond. C’est comme s’il n’a aucune intention, aucune volonté politique d’organiser les élections dans le délai constitutionnel. Ce qui fait dire à beaucoup de Congolais que le décor d’un glissement est en train d’être planté.

Olivier Dioso