On aurait cru le gros de l’ouvrage achevé après le dépôt à qui de droit du rapport de ses consultations destinées à définir une majorité à l’Assemblée nationale. L’on a cru, à tort ainsi que le démontre la suite de l’histoire, que nommé Informateur, puis Formateur, le Secrétaire général de l’UDPS Augustin Kabuya avait mâché la besogne au prochain Premier ministre qui n’aurait plus qu’à finaliser la mouture du gouvernement en concertation avec le chef de l’Etat bien évidemment.
Mais c’était mal connaître la gouvernance à la sauce du parti de Limete qui donne à juste titre l’impression que malgré ses plus de trois décennies de « lutte pour un Etat de droit » l’UDPS n’était pas préparée à gouverner ou au pire, elle accuse une réelle carence de cadres compétents. Une image davantage écornée par le recours massif à l' »expertise » d’anciens exilés (les fameux Diasporas) qui n’ont de cesse de voler les deniers publics et à se replier en Occident en toute impunité.
Et quand, le 1er avril 2024 (sic !), une Première ministre est enfin nommée, l’opinion est en droit de s’attendre à l’imminence du démarrage des choses sérieuses; c’est-à-dire la constitution de l’équipe gouvernementale. Judith Suminwa Tuluka soulève une vague de sympathie d’une part, et des espoirs difficiles à comprendre d’autre part, sachant que rien n’est décidé hors de la Cité de l’Union africaine.
Pour donner l’impression qu’elle ne tourne pas les pouces dans sa suite du Kempisky et alors que le chef de l’Etat a choisi de « disparaître » une semaine durant, l’ancienne ministre du Plan amorce à son tour… des consultations ! Et les internautes de se gausser que Madame reprend à zéro ce que Kabuya prétend avoir accompli en deux mois !
En toute cordialité, la Première ministre est, à son corps défendant, obligée d’écouter et d’entendre un discours qui semble prêcher une convertie. Elle devait rire in petto quand son ancien Boss Sama Lukonde lui tenait ses propos surréalistes : « Le format du prochain gouvernement sera celui de la réduction du train de vie des institutions ». Ce qui suppose d’évidence que ce ne fut pas le cas des gouvernements antérieurs.
Ou encore : « Les personnes qui formeront ce gouvernement doivent être expérimentées avec une forte probité et surtout des personnes qui remplissent des cas du genre et de la jeunesse ». D’où il découle que ses propres ministres manquaient d’expérience et de probité !
En attendant, la Première ministre s’est donnée une semaine pour consulter. Elle aussi.
Mwin M.