A corrompu, corrompu et demi

Hyperactif sur les réseaux sociaux, Thierry Monsenepwo, affidé fidèle de Lambert Mende et PCA de la SONAHYDROC, est au bord des larmes. Dans ses récentes publications, il révèle que, candidat sénateur pour la province de Maï-Ndombe, il a été auditionné vendredi dernier, avant de s’apercevoir que les députés provinciaux ne prêtaient pas la moindre attention à son discours sirupeux comme il sait en produire avec une régularité stupéfiante quand il élève des panégyriques homériques au chef de l’Etat. Cette fois, les élus provinciaux de Maï-Ndombe lui ont remis les pieds sur terre. 

Il s’est vite aperçu qu’ils avaient leurs pensées solidement ancrées dans sa poche, lui faisant comprendre qu’ils n’avaient que faire de son savantissime laïus. Après tout, son passage des FCC/Kabila à l’USN/Tshisekedi a été juteux, une fois récompensé de l’inestimable poste de PCA de la société pétrolière nationale. Même à Inongo on n’est pas dupe : le pétrole, c’est l’argent et l’argent, c’est des Palisade par exemple ! Moralité : Thierry Monsenepwo a fini par jeter l’éponge avec ces mots pleins d’amertume :

« Ces pratiques de corruption », écrit-il, « en totale contradiction avec mes valeurs, ma religion chrétienne et mon éducation, ainsi qu’avec le combat que je mène aux côtés du chef de l’Etat Félix Tshisekedi m’ont poussé à prendre une décision difficile mais nécessaire ».

Exit donc Thierry Monse-nepwo qu’on ne verra pas de sitôt siéger sous les lambris du Sénat.

A moins d’avoir la mémoire courte, l’homme sait pourtant comment son mentor et lui-même avaient abandonné et trahi Joseph Kabila. Il aurait dû savoir en outre que bien avant lui, Sammy Badibanga, Vidiye Tshimanga, Koffi Olomide et bien d’autres moins médiatisés s’étaient cassé les dents face aux exigences stratosphériques des députés provinciaux.

Mais parfois, l’intelligence dont on se prévaut le matin en se rasant rend aveugle. Reste une consolation toute paradoxale : malgré ces déconvenues, les candidats malheureux aux sénatoriales affirment garder au chef de l’Etat leur indéfectible attachement et une fidélité sans faille. Les embrouillaminis électorales qui ont promu les moins dignes d’entre nous ne concernant pas – loin de là – la netteté et l’honnêteté de la présidentielle de décembre !

La page sénatoriale est définitivement tournée pour Thierry Monsenepwo et les autres. Une nouvelle bataille débute aux côtés du chef de l’Etat comme ils affectionnent de le dire : celle du changement de la constitution qui les verra batailler peut-être avec bonheur en…2031 !

Mwuin M.