Pour sa première visite dans le Congo profond, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a choisi les deux provinces meurtries de l’Est, à savoir le Sud-Kivu et le Nord-Kivu. Si à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, la présence de la cheffe du Gouvernement a plutôt été protocolaire pour accompagner le désengagement des troupes de la Monusco (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo), à Goma, dans le Nord-Kivi, la Première ministre a vécu le drame qui s’abat depuis quelques années dans cette partie du territoire national où des familles sont condamnées à l’errance par le fait d’une guerre injuste imposée à la RDC par le Rwanda de Paul Kagame. En mère de famille, la Première ministre n’a pas pu retenir ses larmes, lorsqu’elle a visité le camp de déplacés Lushagala à Mugunga, situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Goma. «En tant que femme, je pense que c’est une situation que l’on ne souhaite même pas à son pire ennemi», a-t-elle déclaré. Sans verser dans la démagogie, elle a promis de tout mettre en œuvre pour ramener le paix dans l’Est de la RDC : «Je viens vous offrir un message d’espoir… ».
Lors de sa première visite dans le Congo profond, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a choisi de se rendre dans les provinces meurtries de l’Est, en particulier le Sud-Kivu et le Nord-Kivu. Si son passage à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, était principalement protocolaire pour accompagner le désengagement des troupes de la Monusco (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo), c’est à Goma, dans le Nord-Kivu, que la Première ministre a réellement ressenti l’ampleur du drame qui sévit dans cette région depuis des années.
Lors de sa visite au camp de déplacés Lushagala à Mugunga, situé à quelques kilomètres de la ville de Goma, Judith Suminwa Tuluka n’a pu retenir ses larmes face à la détresse des familles contraintes à l’errance par une guerre injuste imposée à la RDC par le Rwanda de Paul Kagame. En tant que mère de famille, elle a exprimé son profond désarroi : «En tant que femme, je pense que c’est une situation que l’on ne souhaite même pas à son pire ennemi.»
Goma, ville résiliente et martyrisée
Arrivée mercredi 26 juin 2024 dans l’après-midi de la Première ministre Judith Suminwa à Goma, au Nord Kivu dans l’Est de la RDC. C’est la deuxième étape de sa visite dans le grand Kivu. A Goma, la Première ministre va effectuer plusieurs activités dont une série d’audiences avec les autorités locales ainsi que les organisations et mouvements associatifs. Elle va aussi visiter le camp de déplacés et l’hôpital où sont internés les blessés de guerre.
A sa descente d’avion, Mme Judith Suminwa, reprise par l’ACP (Agence congolaise de presse), a expliqué l’importance de cette visite au Nord-Kivu : «Pour moi, c’est important de commencer mes premières missions dans l’Est du pays. C’est vrai que, comme je l’ai dit à Bukavu, nous avons des problèmes dans toutes les provinces de la République, mais, que ce soit le Sud-Kivu et encore le Nord-Kivu, les provinces qui subissent les affres de la guerre depuis plus de trente ans, ces provinces meurtries, il était important de commencer par ici. Ce n’est pas ma première fois, mais c’est ma première fois en tant que Première ministre, et pour moi, je devais commencer par ici. C’est vrai que les problèmes ont les connaît de loin, mais il est toujours important de venir, de rencontrer la population, les autorités au niveau de la province, les autorités locales, et les chefs coutumiers, et pouvoir échanger avec eux. Parce que là on a commencé, on a pris fonction, et donc, il est important de pouvoir quand-même échanger pour ajuster nos interventions dans le cadre du programme du gouvernement. C’est pour moi une manière de démontrer à cette population résiliente et en particulier les femmes que nous sommes là et que ce ne sont pas des populations qui sont abandonnées.»
Jeudi, aux alentours de la ville de Goma, la Première ministre a visité le camp de déplacés internes de Lushagala. Ces déplacés ont témoigné de leur volonté de pouvoir rentrer chez eux, une fois que la sécurité aura été rétablie.
Des centaines de personnes déplacées étaient présentes sur le site du 8e Cepac, la Communauté des Eglises de Pentecôte en Afrique australe, pour accueillir Mme Judith Suminwa.
En sa présence, les représentants des personnes déplacées n’ont pas hésité à rappeler qu’ils attendent des réponses concrètes à leur malheur. C’est le cas de Barbara, qui a fui la ville de Saké, encerclée par les rebelles du M23.
«Nous attendons de savoir ce que le gouvernement compte faire pour mettre fin à l’insécurité avant de pouvoir rentrer chez nous. Ils avaient l’habitude de justifier cette mauvaise situation par l’absence de gouvernement, mais comme il est désormais mis en place, nous espérons qu’il y aura une amélioration», explique Barabara Bwira.
Des solutions en vue
Dans son discours, la Première ministre a rappelé qu’elle était consciente de la souffrance de ces populations. «Mon gouvernement, qui a été nommé, est là pour faire tout ce qui est possible pour trouver des solutions à vos problèmes. Nous savons qu’il n’y a pas assez de places sur les différents sites et nous savons qu’il y a des problèmes de maladies. Nous savons que les mères souffrent parce qu’elles doivent faire face aux problèmes de violence sur le site. En tant que femme, je pense que c’est une situation que l’on ne souhaite même pas à son pire ennemi », a déclaré Judith Suminwa.
Judith Suminwa a mis en avant l’aide humanitaire qu’elle avait apportée avec elle et qu’elle a remise au gouvernement provincial, au profit des personnes déplacées. Ce lot comprend de la nourriture, des médicaments et des lits qui seront donnés aux centres de santé qui soignent les déplacés.
Des solutions durables
Mais au-delà de cette aide, ceux qui ont fui leur maison cherchent des solutions durables à leurs problèmes. Comme l’a expliqué à l’AP (Associated Press) Kasiwa, l’un des représentants des personnes déplacées : «Dire que le gouvernement va venir ici pour nous donner de la nourriture, c’est très bien, mais dans quelques jours, cette nourriture sera épuisée et cela n’aura plus d’importance, tant que nous serons dans les camps de déplacés. »
Cette visite poignante de la Première ministre dans les provinces de l’Est souligne l’urgence de la situation et la nécessité d’une action concertée pour mettre fin aux souffrances des habitants de cette région. En témoignant de son empathie et de son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation, Mme Judith Suminwa Tuluka incarne l’espoir d’un avenir meilleur pour les populations meurtries de l’Est de la RDC. Malgré les défis immenses auxquels elle est confrontée, elle affiche une détermination sans faille à œuvrer pour la stabilité et le bien-être des populations meurtries de l’Est du Congo.
C’est la première fois que Judith Suminwa se rendait dans l’Est de la RDC en tant que cheffe du Gouvernement. Vivant dans des conditions dramatiques, les déplacés ont rappelé qu’ils attendaient plus que des promesses pour leur venir en aide.
De retour à Kinshasa, jeudi dans la soirée, la Première ministre devait sûrement soumettre ce dossier au Conseil des ministres de ce vendredi pour des actions appropriées en faveur des populations meurtries de l’Est de la RDC.
Econews