Les derniers décrets du Premier ministre, qui attribuent de gros avantages aux mandataires, actifs et passifs, des entreprises du Portefeuille de l’Etat, pourraient à terme rogner davantage la trésorerie, déjà en difficultés, de ces entreprises. Bien plus, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est dit inquiet de la «résurgence des conflits entre les organes statutaires au sein des entreprises du Portefeuille de l’Etat et des établissements publics». Ce qui, à terme, pourrait entamer leur rentabilité, alors que la plupart de ces entreprises du Portefeuille de l’Etat sont presqu’en situation de banqueroute. Pour ramener le calme dans ces entreprises, le Président de la République a chargé l’IGF de «s’assurer de l’application stricte des dispositions» régissant les rapports entre mandataires des entreprises du Portefeuille.
Les rapports tendus entre les mandataires des entreprises publiques sont finalement parvenus aux oreilles du Président de la République, Félix Tshisekedi. Vendredi dernier, en Conseil des ministres, le Chef de l’Etat a consacré une partie de sa communication à cette question.
Faisant suite aux rapports lui parvenus faisant état des cas de plus en plus nombreux de conflits entre les organes statutaires tant au sein des entreprises du portefeuille de l’Etat que des établissements publics, le Président de la République a attiré l’attention de différents protagonistes sur la nécessité de mettre un terme, une fois pour toutes, aux mauvaises pratiques du passé. Aussi, a-t-il demandé à la ministre d’Etat, ministre du Portefeuille ainsi qu’aux ministres sectoriel de «s’impliquer activement pour ramener la paix, et faire respecter les Lois et Règlements en matière de gestion des entreprises, sans lesquels aucune des réformes d’envergure envisagées ne saurait voir le jour ».
Pour créer un climat d’apaisement entre les mandataires actifs et passifs, le Président de la République a chargé l’Inspection Générale des Finances de «s’assurer de l’application stricte des dispositions contenues dans les décrets précités, notamment le nombre de participants requis aux réunions des Conseils d’administration, les droits et avantages sociaux octroyés aux mandataires actifs et non actifs, ainsi qu’aux censeurs et représentants des ministres, mais aussi de respecter le fonctionnement de ces entités avec les nombres d’agents définis dans le cadre organique de chacune d’elles».
Dans un autre registre, le Président de la République est revenu sur la nécessité de redynamiser le modèle d’évaluation de la performance des entreprises du Portefeuille de l’État et des établissements publics qui, chaque année, signent des contrats de performance avec les mandataires de l’Etat au sein de ces entités.
Evaluation des contrats de performance
S’interrogeant sur l’efficacité du dispositif mis en place pour assurer le suivi et évaluation de leurs activités, le Président Tshisekedi a demandé à Mme la ministre d’État, ministre du Portefeuille et à chaque ministre sectoriel, de déposer au Premier ministre, sous la forme d’un tableau synthèse, le rapport d’évaluation des contrats de performance des entités sous leurs tutelles respectives pour l’exercice 2022, en mettant en exergue, selon l’objet social de chacune d’elle, les indicateurs tels que le chiffre d’affaires, la valeur ajoutée et le résultat net.
Selon le compte-rendu de la réunion du Conseil des ministres, le résultat de ce rapport devra être présenté, par le Premier ministre, prochainement au Conseil en vue d’étudier les perspectives d’amélioration de ce dispositif.
Pour faire aboutir cette initiative, le Conseil des ministres a levé l’option d’associer le cabinet du Président de la République pour «appuyer le processus de redynamisation du dispositif de suivi et évaluation des performances de ces entités dans les meilleurs délais afin de garantir l’atteinte des missions stratégiques assignées à chacune d’elles». De cette manière, le Chef de l’Etat pense amener un nouveau souffle dans les entreprises du Portefeuille de l’Etat, avec un cadre de travail totalement assaini au niveau des organes statutaires de chacune d’elles.
Econews