Les jours à venir se trouvent menacés par des remous sociaux. Le ton est donné par les médecins et professeurs d’enseignement supérieur et universitaire du secteur public qui viennent de décider de l’arrêt de travail très prochainement suite à l’indifférence qui caractérise le gouvernement dans l’exécution des accords conclus avec les organisations syndicales.
Les 6 et 15 juillet 2022 sont deux dates annoncées respectivement par le bureau Exécutif du Synamed (Syndicat national des médecins) et le Rassemblement des professeurs d’université du Congo (RAPUC0). Ces deux catégories professionnelles prennent à témoin l’opinion tant nationale qu’internationale pour l’acte qu’elles se voient obligées de poser malgré elles à la suite du non respect des accords que le gouvernement signe avec ses partenaires.
Le RAPUCO qui s’est réuni avec ses membres au niveau de la base a annoncé la date de 15 juillet 2022 pour l’arrêt total de travail sur toute l’étendue du pays.
Il en est de même du Synamed qui, dans son communiqué du 28 juin 2022 parvenu à notre Rédaction, a avancé la date du 6 juillet 2022 pour la reprise de la grève. «Au regard du deuil national de trois jours décrété par le gouvernement en mémoire de feu Patrice-Emery Lumumba et tenant compte de la célébration de la fête nationale de l’indépendance, la grève ne pourra démarrer que le mercredi 6 juillet 2022, selon les modalités que communiquera le Bureau exécutif national », rapporte le Synamed.
Ce communiqué précise que cette décision a été prise à cause du non respect des engagements pris par le gouvernement vis-à-vis du banc syndical en rapport avec l’exécution de l’accord du 3 août 2021, ainsi qu’aux travaux résidentiels de Bibwa tenus du 16 au 25 juin.
En outre, poursuit le communiqué, le gouvernement de la République vient de renoncer à son engagement d’aligner la prime de risque professional de manière interrompue, 800 médecins par trimestre, et a remis en question l’engagement pris dans l’accord du 3 août 2021 de payer les indemnités de transport et de logement pourtant censées être payées au cours de l’exercice budgétaire 2022.
Dans ce même document, le syndicat des médecins note également avec surprise que le gouvernement ait signé un avenant avec une structure sans titre et ni mandat concernant les travaux auxquels ils ont séché à cause d’une désorganisation.
Pour rappel, les médecins, comme les professeurs de l’enseignement supérieur et universitaire, exigent l’amélioration des conditions de vie et de travail, spécialement la sécurisation de leur carrière en tant que fonctionnaires de l’Etat. Ils déplorent aussi le fait que leur carrière est restée stationnaire depuis plusieurs années sans aucune promotion en grade. Pour le cas des médecins, indique le Synamed, plus de 10.000 médecins « nouvelles unités » depuis plus de 10 ans, près de 6000 parmi eux sont traités comme des journaliers, car, bénéficiant de la prime de risque professionnel sans être agent de l’Etat.
Véron Kongo