Acculé de toutes parts, Paul Kagame perd son sang-froid : «Nous sommes prêts à nous battre si nécessaire avec la RDC»

Paul Kagame, le président du Rwanda, a récemment été poussé dans ses retranchements lors d’une conférence de presse où il a exprimé son irritation face aux pressions et aux provocations provenant de la République démocratique du Congo (RDC). Accusant le gouvernement congolais de manquer de coopération dans la lutte contre les groupes armés dans la région des Grands Lacs, Paul Kagame a mis en garde la RDC en affirmant que le Rwanda était prêt à se battre si nécessaire pour défendre ses intérêts et sa sécurité nationale. Sans doute à Kinshasa, la menace de l’homme fort de Kigali a-t-il été pris à sa juste valeur.»Qui veut la paix prépare la guerre», renseigne un vieil adage.

Dans un entretien exclusif accordé à France 24, le président du Rwanda, Paul Kagame, est revenu sur les relations tendues entre son pays et la République Démocratique du Congo. Il affirme que son pays est «prêt» à entrer en guerre avec son voisin congolais, alors que sur le terrain des opérations, les troupes de RDF (armée rwandaise), qui viennent en appui aux terroristes du  M23, sont en perte de vitesse devant la puissance de feu des Forces armées de la RDC.

Dans un entretien exclusif accordé à France 24, le président du Rwanda, Paul Kagame, affirme que son pays est «prêt» à entrer en guerre avec la République Démocratique du Congo (RDC). «Nous sommes prêtes à nous battre», déclare-t-il. «Nous n’avons peur de rien».

En réponse aux accusations récentes de son homologue congolais, Félix Tshi-sekedi, selon qui le Rwanda organise «un génocide» dans l’Est de la RDC, Paul Kagame accuse, au contraire, Félix Tshisekedi d’orchestrer le retour d’une «idéologie géno-cidaire» dans l’Est de la RDC, visant les Tutsis congolais. «Si vous accusez d’autres personnes de ce dont vous êtes coupable, c’est que quelque chose ne va pas dans votre tête », affirme le président du Rwanda.

Paul Kagame refuse, par ailleurs, de confirmer la présence de soldats rwandais sur le sol de son voisin congolais, pourtant dénoncée de plus en plus directement par les pays occidentaux, affirmant qu’il faut s’interroger sur les causes profondes du problème.

Enfin, le président rwandais, candidat à sa réélection pour un quatrième mandat, nie que l’élection présidentielle prévue le 15 juillet soit verrouillée et jouée d’avance. Il réagit pour la première fois aux accusations d’un consortium de médias, selon qui il mène une campagne de répression et d’assassinats contre ses opposants au Rwanda et à l’étranger.

LES DECLARATIONS D’UN HOMME PRESQUE ISOLE

Cette déclaration vient après une série de tensions entre les deux pays, notamment des accusations réciproques d’ingérence dans les affaires internes de chacun. La RDC a accusé le Rwanda de soutenir des groupes rebelles opérant sur son territoire, tandis que le Rwanda a reproché à la RDC de ne pas sécuriser sa frontière et de permettre aux groupes armés de se réfugier en territoire congolais.

Paul Kagame a également critiqué la communauté internationale pour son attitude passive face à la situation dans la région des Grands Lacs, affirmant que l’impunité des groupes armés ne ferait qu’amplifier les tensions et les conflits.

Cette escalade rhétorique entre le Rwanda et la RDC inquiète la communauté internationale, qui craint une nouvelle déstabilisation de la région déjà fragilisée par des décennies de conflits armés. Les appels au dialogue et à la désescalade se multiplient, mais il semble que les deux pays soient engagés dans une spirale de provocations et de menaces.

Quoi qu’il en soit, pour la stabilité de la région, il est urgent que les autorités rwandaises et congolaises trouvent un terrain d’entente pour éviter une escalade militaire aux conséquences désastreuses pour la paix et la sécurité dans les Grands Lacs. Le dialogue et la coopération entre les deux pays doivent prévaloir sur la confrontation et la violence.

Une fois de plus, depuis Luanda où il a reçu lundi un émissaire du Président Félix Tshisekedi, le président Lourenço de l’Angola à réaffirmer son attachement au double processus de Luanda et Nairobi pour le retour d’une paix durable dans l’Est de la RDC.

Avec France 24