En accédant en janvier 2019 à la magistrature suprême, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilimbo, a fait la promesse de « vaincre la pauvreté » sous le slogan « Le peuple d’abord ».
A moins de deux ans de son mandat, le Président de la République semble s’être détourné de ses nombreuses promesses de campagne en se concentrant le plus possible sur un objectif : réduire au silence tous ceux qui ne s’inscrivent pas dans son schéma politique.
Après la rupture avec le FCC (Front commun pour le Congo) de Joseph Kabila, concomitamment à la condamnation de Vital Kamerhe dans le procès du programme, dit de 100 jours, le pouvoir en place a placé son curseur sur l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon. Une grosse machine judiciaire a été déployée pour le neutraliser.
Sénateur de son état, Matata fait peur ? Pour quelles raisons ? Nul ne le sait. Toujours est-il que, pour le pouvoir en place, clouer Matata avant les échéances électorales de 2023 est une priorité absolue.
Si l’intelligence et surtout l’énergie sécrétées pour tenter de neutraliser par la voie judiciaire le sénateur Matata Ponyo Mapon avaient été déployées, avec la même détermination pour relever les défis qui bloquent le Grand Kasaï, par exemple, ce coin de la République serait déjà développé.
Si la même détermination était tout autant affichée pour insuffler une nouvelle dynamique dans le grand projet de développement, sans doute, la RDC aurait-elle déjà franchi un important palier dans la marche vers l’émergence.
Malheureusement, toutes ces énergies sont canalisées vers une cible politique : Matata Ponyo.
Sur son compte twitter, un internaute a une bonne raison de s’interroger : «L’énergie déployée par le Président et l’UDPS pour avoir la tête de Matata me dépasse. Ils sont même prêts à mettre le pays à feu et sang pour cela. Il devait plutôt focaliser cette énergie, inutilement perdue, pour arrêter la guerre et les tueries à l’Est du pays et résoudre le problème de faim au Kasaï… Nous vous attendons en 2023 !!! »
Les hommes du Président de la République, mal inspirés, pensent que la victoire par les urnes passe par l’élimination de cet adversaire redoutable qui peut se prévaloir d’un bilan auprès du peuple congolais, le témoin incorruptible. Matata dispose d’un discours parce qu’il a pu faire rêver le peuple à travers un leadership éclairé et une gouvernance engagée.
Au lieu de prendre le bon côté du bilan de Matata, certains proches du Chef de l’Etat, bien identifiés, s’évertuent à chercher noise sur l’ancien Premier ministre.
Le tirage politiquement au sort des juges constitutionnels, annoncé 48 heures avant, est la manifestation flagrante de la vérité qui condamne le camp présidentiel.
Ces tonnes d’énergie devraient être concentrées au développement de la République Démocratique du Congo qui a besoin de toutes les forces positives pour aider le Chef de l’Etat et non de nuisance.
Certes, le juge Dieudonné Kaluba vient d’être débarqué de la Cour constitutionnelle pour avoir refusé de trahir le droit dans le procès Bukanga-Lonzo, d’autres héros dans l’ombre sont prêts à prendre la défense de Matata pour barrer la route au projet macabre de sa mort politique préméditée et programmée en haut lieu du pouvoir.
Décidément, le sénateur de Maniema fait peur. Juste parce qu’il incarne une offre politique crédible en 2023 au travers de son parti politique, Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD).
Francis M.