Enfin, Thierry Mbulamoko, coordonnateur de l’APLC (Agence de prévention et de lutte contre la corruption) a été entendu mardi par le Parquet près la Cour de cassation dans l’affaire Centurion, mettant en cause le cabinet sud-africain « Centurion Law Group » qui réclame 36 millions USD à la République Démocratique du Congo sur l’arrangement de 180 millions USD convenu avec le négociant suisse Glencore ! Le Parquet près la Cour de cassation s’intéresse au coordonnateur Mbulamoko qui s’est permis d’engager la République dans une « Lettre d’engagement » signée le 22 juillet 2022 avec Centurion. C’est se servant de cette « lettre d’engagement » – du reste non reconnu par Kinshasa – que le cabinet sud-africain réclame 36 millions USD à l’Etat congolais auprès de la Cour arbitrale de Paris. Jusqu’où ira la Cour de cassation ? Nul ne le sait. Une chose est sûre : Thierry Mbulamoko n’a pas passé la nuit à la Cour de cassation. Il est rentré libre, avec la promesse de continuer son audition ce jeudi. Quoi qu’il en soit l’interpellation de Thierry Mbulamoko est un coup dur pour l’APLC. C’est l’honneur de cette agence, un service spécialisé de la Présidence de la République censé prévenir et lutter contre la corruption, qui est en jeu. A la justice de faire toute la lumière pour qu’éclate la vérité !
Quelle que soit la durée de la nuit, le jour finit toujours par poindre, dit un vieil adage. Dans l’affaire Centurion, du nom du cabinet sud-africain qui exige de l’Etat congolais auprès de la Cour arbitrale de Paris le paiement de 36 millions USD, l’on apprend que Thierry Mbulamoko, coordonnateur de l’APLC (Agence de prévention et de lutte contre la corruption), un service spécialisé de la Présidence de la République, a finalement été entendu mardi par le Parquet près la Cour de cassation.
Prévue à 10 heures, c’est finalement vers 14h30, apprend-on, que son audition a commencé pour se terminer tard dans la soirée. Le plus évident est que le coordonnateur de l’APLC est rentré libre, avec la promesse de retourner ce jeudi pour continuer son audition.
S’est-il montré coopératif avec la justice ? Sans doute, rapportent les sources internes du Parquet près la Cour de cassation.
Les mêmes sources indiquent que Thierry Mbulamoko aurait dénoncé des complices au niveau du cabinet du Président de la République. Il aurait refusé, dit-on, de tomber seul, prêt au grand déballage.
Que reproche-t-on à Thierry Mbulamoko ?
En effet, selon les informations recoupées par Econews, Thierry Mbulamoko a été au centre d’un accord – conclu loin des regards aussi bien de la Présidence de la République que du Gouvernement – qui vaut aujourd’hui à la République Démocratique du Congo un procès devant la Cour arbitrale de Paris. Le cabinet Centurion réclame à la RDC un paiement de 36 millions USD sur les 180 millions USD qu’a payé le Suisse Glencore en réparation de ses actes de corruption en RDC.
Quel a été donc l’apport de Centurion ? C’est l’énigme que le Parquet près la Cour de cassation tente de pénétrer. Ce qui met directement en cause le coordonnateur Mbulamoko, présenté comme celui ayant engagé – sans titre ni qualité – la République par une « lettre d’engagement » signé le 22 juillet 2022 en Afrique du Sud avec Centurion Law Group. C’est cette lettre qui vaut aujourd’hui un procès à la RDC à Paris. Sur la table, Centurion exige le paiement de ses 36 millions USD, selon l’accord conclu avec Thierry Mbulamoko.
Selon les informations parvenues à Econews, on apprend que l’interrogation du Parquet près la Cour de cassation a tourné sur trois questions principales, notamment : Qu’est-ce qui a guidé la démarche de Thierry Mbulamoko vers Centurion ? Qui a signé l’ordre de mission par lequel il s’est rendu en juillet 2022 en Afrique du Sud ? Pourquoi avait-il nié son engagement dans la « lettre d’engagement» conclu avec Centurion ?
Autant de questions pour lesquelles le Parquet près la Cour de cassation voudrait avoir des réponses précises.
Quoi qu’il en soit, l’interpellation de Thierry Mbulamoko pour des faits liés à la corruption ternit terriblement l’image de l’APLC, un service spécialisé de la Présidence de la République créé spécialement pour lutter contre ce fléau. Que reste-t-il de l’APLC, après que son coordonnateur l’ait jetée en pâture ?
Dans les couloirs de la Présidence et au sein même de l’APLC, l’on pense que le coordonnateur Mbulamoko devait prendre de la hauteur en rendant simplement le tablier. Ça serait une belle manière de se mettre à la disposition de la justice pour aider à l’éclosion de la vérité.
Si Mbulamoko ne se reproche de rien, il devait donc faire preuve de ce sursaut de bon sens pour sauver autant son honneur que celui de l’APLC que le Président Félix-Antoine Tshisekedi avait créé pour lutter contre la corruption, ce fléau qui gangrène la République Démocratique du Congo.
Hugo Tamusa