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Affaire des forages et 71 millions USD partis en fumée : l’IGF réplique aux «fils égarés de la République »

L’inspecteur général des finances, Jules Alingete Key, a répliqué avec fermeté aux allégations impliquant l’IGF dans le blocage des forages en RDC, traitant ses détracteurs de « fils égarés de la République» et exigeant repentance pour un scandale de 71 millions de dollars US. Au centre des critiques : des forages facturés 300 000 USD l’unité, jamais livrés, et l’impunité de l’ex-ministre Nicolas Kazadi, protégé par une justice qui invoque son statut de «père de famille». Une affaire qui ébranle les promesses d’un « État de droit», où l’argent public s’évapore sans redevabilité.

L’inspecteur général-chef de service des Finances, Jules Alingete Key, a vivement réagi aux allégations médiatiques accusant l’Inspection générale des finances (IGF) d’avoir bloqué la livraison des forages en République Démocratique du Congo (RDC). 

Dans un récent point de presse relayé par le tri-hebdomadaire Africanews sur son compte X, il a qualifié ses détracteurs de «fils égarés de la République», les appelant à «la repentance pour le mal causé au pays». 

Au cœur de la polémique : un détournement présumé de 71 millions de dollars USD, destinés à des forages facturés 300 000 dollars l’unité, mais jamais intégralement livrés.

Un scandale financier aux relents d’impunité

Selon les informations rapportées, l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi, à l’origine du décaissement de ces fonds colossaux, n’a fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire. La justice congolaise aurait choisi de préserver la réputation de ce «père de famille», évitant ainsi de l’exposer à des sanctions. Une décision qui soulève des questions sur l’indépendance et l’équité du système judiciaire dans un pays se revendiquant «État de droit».

«Comment justifier que l’auteur d’un tel gaspillage des deniers publics reste intouchable ? », s’interrogent des observateurs. Les 71 millions USD évaporés devaient financer des infrastructures hydrauliques cruciales pour des populations souvent privées d’accès à l’eau potable. À ce jour, seuls certains forages ont été réalisés, sans que les autorités ne fournissent d’explications claires sur l’utilisation du reste des fonds.

Jules Alingete Key, figure emblématique de la lutte anti-corruption en RDC, a rejeté avec fermeté les accusations portées contre son institution. «Ceux qui pointent l’IGF comme responsable de ces retards mentent à la nation. Ce sont eux, les véritables fossoyeurs de notre économie », commente son cabinet, exigeant des «excuses publiques » pour ces «manipulations médiatiques ».

Si l’IGF nie toute entrave au processus de blocage des forages, elle rappelle avoir identifié dès 2022 des irrégularités dans ce contrat, notamment des surcoûts suspects et des livraisons non conformes. Pourtant, malgré ces alertes, le dossier semble bloqué au niveau judiciaire, alimentant les suspicions de protection politique.

Nicolas Kazadi, l’homme qui défie l’équité judiciaire

L’immunité présumée de Nicolas Kazadi, ministre des Finances sous l’ère Tshisekedi, cristallise les tensions. Alors que la somme engagée aurait pu permettre la réalisation de plus de 230 forages, les retards et les manquements privent des milliers de Congolais d’un accès vital à l’eau. «Protéger un individu au détriment de tout un peuple, est-ce cela la justice ? », s’interroge un activiste de la Société civile.

Ce scandale met en lumière les carences structurelles de la gouvernance congolaise, où l’opacité des marchés publics et l’impunité des élites minent la confiance citoyenne. Alors que la RDC aspire à un développement durable, l’affaire des forages rappelle cruellement que la route vers la transparence reste semée d’embûches.

Entre attentes populaires et réalités politiques, le dossier pourrait devenir un test pour le Gouvernement, sous pression pour sanctionner les responsables et récupérer les fonds disparus. En attendant, les « fils égarés » dénoncés par Alingete Key continuent de hanter les finances publiques congolaises.

Econews

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