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Alerte rouge au CS de l’ONU : Kisangani menacée ! : Washington exige une révision urgente du mandat de la Monusco pour stopper l’AFC/M23

La cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a sonné l’alarme devant le Conseil de sécurité de l’ONU : la rupture de la trêve dans l’Est de la RDC confirme l’avancée de la coalition AFC/M23, soutenue par le Rwanda, vers Kisangani, chef-lieu de la Tshopo. Face à cette menace, les États-Unis ont plaidé pour un renforcement du mandat de la mission onusienne, jugé inadapté face aux exactions du groupe rebelle. Bintou Keita a aussi dénoncé une crise humanitaire catastrophique au Nord-Kivu, marquée par des centaines d’exécutions sommaires et le recrutement forcé d’enfants. En appelant à un « dialogue sincère », elle tente d’éviter l’embrasement, tandis que Kisangani se prépare au pire !

La cheffe de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), Bintou Keita, a tiré la sonnette d’alarme jeudi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, dénonçant une rupture de la trêve dans l’Est de la République Démocratique du Congo et une avancée inquiétante de la coalition rebelle AFC/M23, soutenue par le Rwanda, vers la province de la Tshopo. Son chef-lieu, Kisangani, troisième ville du pays, est désormais dans le viseur des insurgés, selon l’envoyée onusienne.

Après avoir consolidé son emprise sur les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, le M23 «cherche à étendre son contrôle vers le Maniema et la Tshopo», a déclaré Mme Keita, soulignant les risques d’une escalade régionale.

Cette progression, appuyée par des «forces rwandaises», selon ses termes, menace de déstabiliser une zone stratégique connectée aux corridors économiques centraux de la RDC. «Si rien n’est fait pour stopper cette avancée, des millions de civils supplémentaires seront exposés à des violences inouïes», a-t-elle averti, appelant le Conseil de sécurité de l’ONU à «tout mettre en œuvre» pour éviter un désastre.

Face à l’urgence, le représentant américain à l’ONU a plaidé pour un renforcement des capacités opérationnelles de la MONUSCO, jugée inadaptée aux défis actuels. «Le M23 commet des exactions à Goma et dans les zones qu’il contrôle. Si la mission ne peut plus protéger les civils, nous devons revoir son mandat », a-t-il insisté, évoquant une nécessaire «requalification» pour coller à la réalité du terrain. Une proposition qui intervient alors que Kinshasa réclame depuis des mois un soutien plus offensif de la communauté internationale contre les rebelles.

Désastre humanitaire

Bintou Keita a dressé un tableau apocalyptique de la situation humanitaire : plus de 100 exécutions sommaires recensées ces derniers mois au Nord-Kivu, des enlèvements en série, le recrutement forcé d’enfants et des cas de «travail forcé» imposés par les groupes armés. «Les civils sont pris en étau entre les combats, les représailles et l’effondrement des services essentiels », a-t-elle détaillé, rappelant que la région compte déjà 6,9 millions de déplacés, un record mondial.

La cheffe de la MONUSCO a également dénoncé le blocage de l’aide humanitaire dans les zones contrôlées par le M23, où les agences onusiennes et les ONG peinent à accéder aux populations. «Les lignes de ravitaillement sont coupées, les centres de santé pillés, et la saison des pluies aggrave l’insécurité alimentaire », a-t-elle alerté.

En dépit de l’impasse militaire, Mme Keita a appelé à un «dialogue sincère» entre les parties, tout en reconnaissant la méfiance profonde de Kinshasa envers le M23, perçu comme un «proxy rwandais». «Toutes les parties doivent respecter leurs engagements à déposer les armes et à privilégier la voie diplomatique », a-t-elle insisté, sans toutefois proposer de mécanisme concret pour y parvenir. Un vœu pieux, alors que les récentes tentatives de médiation – notamment par l’Angola et l’Ouganda – ont toutes échoué.

La session du Conseil de sécurité de l’ONU a révélé les divisions persistantes sur la stratégie à adopter. Alors que les États-Unis poussent pour une MONUSCO plus robuste, d’autres membres, comme la Chine et la Russie, prônent une approche prudente, invoquant le respect de la souveraineté congolaise. Dans l’immédiat, aucune résolution concrète n’a été adoptée, renvoyant la balle aux capitales concernées.

En RDC, la population de l’Est, elle, attend des actes. «Les discours à New York ne nous protègent pas des balles », a indiqué à Econews un ressortissant de l’Est.

Alors que le M23 continue sa progression, le temps joue contre les civils – et contre la crédibilité d’une communauté internationale une fois de plus à la traîne.

Econews

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