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Après la chute de Goma : Protéger Bukavu pour éviter une nouvelle humiliation

Après la chute de Goma, désormais sous le contrôle des terroristes du M23, la menace se rapproche dangereusement de Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Les nouvelles du front sont alarmantes : le M23 a déjà pris Nyabibwe et progresse vers Katana, aux portes de Bukavu. Face à cette situation critique, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a lancé mercredi un appel urgent à la mobilisation. L’heure est à l’action, alors que le spectre d’une nouvelle humiliation plane sur la RDC.

Après la chute de Goma, désormais sous le contrôle des terroristes du M23, l’inquiétude gagne du terrain dans l’Est de la République démocratique du Congo. Tous les regards sont désormais tournés vers Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, où la menace d’une nouvelle offensive est plus que jamais palpable.

Depuis la tribune de l’Assemblée nationale, le président de la chambre basse du Parlement, Vital Kamerhe, a lancé mercredi un cri d’alarme : «Le temps n’est pas de notre côté. Nyabibwe est effectivement tombé. Ils (Ndlr : les terroristes du M23) sont à Ihusi à quelques minutes de Katana. Et Katana, c’est déjà la ville de Bukavu ».

La progression fulgurante du M23, appuyé par les troupes rwandaises, pose une menace existentielle sur Bukavu, dont la chute constituerait une nouvelle humiliation pour l’armée congolaise après celle de Goma. Face à cette situation critique, de nombreuses voix s’élèvent pour demander au gouvernement de mobiliser tous les moyens afin d’empêcher l’irréparable.

UN CESSEZ-LE-FEU ILLUSOIRE

Le M23, qui avait décrété unilatéralement un «cessez-le-feu humanitaire», a repris ses offensives dès mercredi dans le Sud-Kivu, réduisant à néant toute illusion d’apaisement. Selon Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais : «C’est bien la preuve que le cessez-le-feu unilatéral qui avait été décrété était, comme d’habitude, un leurre.»

Ce n’est pas la première fois que de telles trêves sont annoncées sans être respectées. Plus d’une demi-douzaine de cessez-le-feu ont été bafoués dans ce conflit qui dure depuis plus de trois ans. Selon des sources locales et militaires, les forces en présence se renforcent activement en troupes et en matériel, ce qui laisse présager une intensification des combats dans les prochains jours.

Face à l’aggravation de la crise, la communauté internationale tente de réagir. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU s’est réuni en urgence vendredi à la demande de Kinshasa. Par ailleurs, le président Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame sont attendus samedi à Dar es Salaam, en Tanzanie, pour un sommet conjoint de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

L’issue de cette rencontre sera déterminante pour l’avenir de la région. Mais sur le terrain, la situation demeure critique. Bukavu tiendra-t-elle face à l’avancée du M23 ? La réponse se joue dans les prochaines heures, entre diplomatie et réalités militaires.

Econews

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