A Nairobi, le Chef de l’Etat, Féix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est vite rappelé de son passé de combattant au sein de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social). Digne héritier politique de son père, le lider maximo Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le Président Félix Tshisekedi est parvenu à rebondir, déjouant tous les pronostics, là où on le voyait déjà mis à genoux au regard du complot contre la République s’est concocté à Nairobi, sous l’œil du rwandais Paul Kagame et de l’Ougandais Yoweri Museveni. Contre toute attente, Félix Tshisekedi a refusé un face-à-face aec les délégués des groupes armés. Premier revers. En plus, le Chef de l’Etat a préféré leur parler par personnes interposées, sous la médiation du président kenyan Uhuru Kenyatta. Le piège de Nairobi a été évité de justesse. Les arroseurs qui pensaient avoir mis à terre Félix Tshisekedi, ont vite déchanté.
A Nairobi, tous avaient reproché au Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, d’être parti à Canossa. Tous, y compris ceux qui lui avaient tendu le piège, ont pensé qu’il tomberait la tête la première. Il s’était agi pour le président rwandais Paul Kagame d’imposer ses poulains du M23 dans un nouveau processus de brassage et de mixage des militaires au sein des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Ce piège, connu de tous, consiste à négocier avec ceux qui avaient pris des armes contre la République ou pour défendre leurs communautés respectives.
En s’impliquant dans la recherche de la paix dans l’Est, les deux voisins « gênants » de la RDC, en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda, ont voulu, comme à l’accoutumée, infiltrer les FARDC et les institutions pour asseoir davantage leur hégémonie. Un refrain bien connu des Congolais et de tous ceux qui suivent de près l’actualité du pays de Lumumba.
Malheureusement, à Kinshasa, les souvenirs macabres des accords sans fin conclus, depuis celui de Lusaka en 1999, pour un retour rapide de la paix dans l’Est de la RDC, sont, pour la plupart, restés lettre morte. Bien au contraire, ces accords ont créé des émules dans Est, incitant des ennemis de la paix à agiter le spectre de la rébellion pour intégrer facilement l’armée ou les institutions politiques.
Après toutes années, il s’est avéré que le dialogue avec les groupes armés n’est pas la voie pour une paix durable dans l’Est de la RDC. Bien au contraire. Pour faire la paix, il est hors de question d’offrir des galons à ceux qui ont provoqué la guerre. Mais pour le cas de la RDC, la formule était inversée afin de fragiliser le pays.
Pour que la paix revienne, il faut que la Justice soit de rigueur. Il est hors de question que des primes soient accordées aux auteurs de la déstabilisation du pays, au profit des puissances étrangères de toutes les dimensions. Ne faudrait-il pas travailler pour faire avancer le pays en se mettant résolument au service du peuple ?
Arroseurs arrosés
Croyant rouler la RDC et son président dans la farine, les présidents rwandais et ougandais ont insisté pour que leurs pions entrent par la grande porte dans les institutions et exercent de l’influence sur la marche de l’État, notamment sur des questions de sécurité.
C’était mal connaître Félix Tshisekedi Tshilombo. Il a accepté le principe, mais a imposé son tempo. D’abord, il était hors de question de discuter en tête-à-tête avec ces hors-la-loi. Premier coup tordu.
Deuxième coup de maître, dans la salle, les hommes du chef de l’Etat ont obtenu que l’aile «impropre» du M23 soit écartée des discussions.
Dans une affaire de reprise des hostilités sur le terrain, la délégation congolaise a obtenu que les hommes de Makenga quittent de la salle. Il n y’a pas meilleure gifle que celle-là. Tshisekedi a fléchi, puis s’est redressé démontrant à ses homologues de Kigali et Kampala qu’il n’était pas naïf. Il sait ce qu’il veut pour que la paix revienne au pays. Il sait aussi ce qu’il convient de faire pour que la région des Grands lacs retrouve la paix.
Econews