A l’Assemblée nationale, le député Nsingi Pululu se propose de faire entrer par effraction la proposition de loi sur la «congolité». Sous forme d’amendement, ce député veut tenter le tout pour le tout pourvu que sa loi contraire à la Constitution passe.
Dans l’entourage de Moïse Katumbi Chapwe, leader d’Ensemble pour la République, c’est l’alerte générale. Les Katumbistes sont d’avis que l’amendement vise, une fois de plus, à disqualifier leur leader de la présidentielle de 2023.
De toute évidence, cette loi ségrégationniste ne convient pas pour la République Démocratique du Congo du fait de la diversité qui caractérise la nation congolaise. Un autre problème de droit qui se pose avec cette loi est la négation de la nationalité congolaise à des personnes qui ont toujours été des Congolais.
Un fâcheux précédent qui ne se justifie pas. Un recul qui peut faire éclater le pays en plusieurs morceaux. La fragilité de la cohésion nationale actuelle n’est pas de nature à rassurer sur le futur de la nation. Plutôt que de jouer avec le feu, des amendements qui intéressent les Congolais sont plutôt dans la gouvernance.
Ouvrir la brèche des Congolais de père et de mère revient à créer une jurisprudence qui ne mettra personne à l’abri. Demain ça sera des Congolais de teint clair ou sombre, élancé ou de courte taille qui seront visés. Avec des lois qui ne favorisent pas la cohésion nationale, il faut tout faire pour l’éviter parce que les divisions vont provoquer davantage de tensions dans ce pays à la cohésion fragile et aux diversités nombreuses. Des lois susceptibles de faire mal à la nation en plus d’être contraire à la Constitution, ont leur place dans la poubelle.
Des médias estiment que cette loi viserait un candidat président de la République, Moïse Katumbi. S’il s’avérait que c’est cela l’objectif recherché, l’heure est venue pour éviter de l’examiner. Le plus important est d’organiser des élections inclusives.
La balle est donc dans le camp de l’Assemblée nationale pour barrer la route à cet amendement suicidaire de Nsingi Pululu.
Hugo Tamusa