Le gouverneur de Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, Gentiny Ngobila, a décidé d’interdire des marches politiques dans plusieurs quartiers de Kinshasa. Le tronçon compris entre le pont Matete et l’aéroport international de N’Djili a été déclaré «zone neutre» où des manifestations politiques sont interdites. La commune administrative de la Gombe, siège des institutions du pays, est également considérée comme zone neutre.
Il faut aussi ajouter à ces deux endroits, le Palais du peuple et ses alentours qui ont toujours été considérés comme inviolables.
Si pour Gombe, tout le monde est d’accord, pour les autres coins de la capitale, notamment le district de Tshangu, cette décision pose problème. Le timing fait débat dans la mesure où cette mesure intervient à quatre jours de la marche de LAMUKA, principale force politique de l’opposition. Attention danger !
Le gouverneur Ngobila ne mesure pas l’étendue de la gravité de ces mesures liberticides. Au lieu d’élargir les espaces de liberté, Ngobila, un survivant du FCC (Front commun pour le Congo) de Joseph Kabila, est en train de se tromper d’époque.
Comment peut-on permettre la veille à un groupe de l’Union sacrée de réunir ses sympathisants à Tshangu et interdire LAMUKA à le faire en faisant de cet important tronçon une zone neutre?
Au lieu de chercher à éteindre le feu, Ngobila s’emploie plutôt à le raviver en élargissant le cercle de la contestation.
La question que tout le monde se pose est celle de savoir à quoi s’attendre lorsque des Congolais vont refuser de respecter cette mesure irréfléchie. Va-t-il ordonner à la Police de réprimer avec tous les dérapages aux conséquences incalculables ?
Attention danger! Ngobila est en train de tisser un filet aux conséquences imprévisibles.
L’heure est venue de devoir laisser les gens manifester partout, sans restriction, à l’approche des élections.
Voilà une décision politiquement irrationnelle qui ne va nullement profiter au Chef de l’Etat, encore moins à son camp politique.
Que dit le gouverneur de la manifestation politique, organisée dimanche dans le chaudron de Tshangu par Mboso, président de l’Assemblée nationale, et son parti, le CDR (Convention pour la République et la démocratie). 24 heures après la mesure de l’Hôtel de ville de Kinshasa, c’est Mboso, estampillé Union sacrée de la nation, qui a été le premier à le violer. Curieusement, lui et ses sympathisants n’ont pas été inquiétés.
La décision de Ngobila dessert à tout point de vue le régime en place à Kinshasa. Elle est inappropriée sur tout
Au président Tshisekedi d’ouvrir l’œil et le bon. Car, en 2023, il sera le seul devant le peuple lorsque viendra le moment de la reddition des comptes.
Econews