«Congolité» : Tshisekedi renvoie Tshiani dans les cordes

Le Président de la République, Felix-Tshisekedi

Depuis l’annonce du dépôt de la proposition de loi sur la ‘‘Congolité’’, initiée par Noël Tshiani et endossée par le député national Nsingi Pululu, à l’Assemblée nationale, les réactions ont fusé de partout, les unes soutenant cette proposition de loi et les autres la rejetant. Les flèches ont été le plus lancées sur le Prédisent de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, à qui on a attribué, à tort, la paternité de cette proposition de loi. Et depuis les Etats-Unis où il est intervenu à la Tribune des Nations Unies lors de la 76ème Assemblée générale de l’ONU, il a mis les points sur les ‘‘i’’.

En effet, interrogé par la Voix de l’Amérique (VOA) au sujet de la proposition de loi sur la ‘‘Congolité’’, le président Tshisekedi n’a pas mâché les mots pour donner un carton rouge à Tshiani après l’avoir acculé dans les cordes.

En marge de la 76ème Assemblée générale de l’ONU à New York, aux Etats-Unis, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a été interrogé par la Voix de l’Amérique (VOA) sur ce qu’il pense de la proposition de loi sur la ‘‘Congolité’’, initiée par Noël Tshiani et endossée par le député national Nsingi Pululu.

«… Moi, je ne vais pas donner mon avis, mais je vais juste faire un constat. Car je n’ai pas envie d’entrer dans la polémique que cette proposition de loi même a suscitée. Est-ce qu’être Congolais de père et de mère suffit-il comme critère pour garantir une bonne gestion des autres Congolais nés de père et de mère congolais ? », s’est-il interrogé, émettant, à coup sûr, un doute. Et de poursuivre : « Est-ce que cela suffit également comme critère pour servir son pays de manière loyale, fidèle et ses compatriotes de manière convenable ? Je ne crois pas parce que l’histoire même la plus récente de notre pays nous démontre qu’il y a eu des Congolais de père et de mère qui ont participé à la ruine de notre pays ! Donc, pour moi, ce n’est pas un critère ». Une manière, pour le Président de la République, de prendre ses distances avec la démarche de Noël Tshiani, un des candidats malheureux à la présidentielle de 2018.

Auparavant, il avait fait remarquer que « … Tshiani est un Congolais, jusqu’à preuve du contraire, qui a le droit de penser ce qui est bon pour son pays, selon lui. C’est son droit de proposer cette loi. Donc, nous n’allons pas ici faire le procès de Tshiani, parce que nous voulons qu’il y ait la démocratie et que chacun puisse s’exprimer. Ça c’est clair ».

La loi Tshiani, un mort-né

Et d’ailleurs, à ce sujet, il s’est rappelé une de ses conversations avec un officiel belge. Il lui a dit : « Vous savez que, chez vous en Belgique, il y a des gens qui disent tout haut ce qu’ils ont contre la royauté. Mais on ne les met pas en prison, on ne les fait pas taire. Est-ce la fin de la royauté dans ce pays ? Non. La preuve en est que le roi est toujours là. Et il est bien là. C’est la même chose pour nous au Congo ».

Le président Tshisekedi vient de damer le pion à ses pourfendeurs. Lui qui, selon ces derniers, avait été traité de tous les noms d’oiseaux et voulait imposer cette loi. Alors que, dès l’annonce du dépôt de cette proposition de loi à l’Assemblée nationale, il avait demandé au speaker de cette chambre basse du Parlement de ne pas inscrire ce point pour examen et adoption à la session parlementaire de septembre. Cela a fait dire à de nombreux observateurs de la politique congolaise que, désormais, la proposition de loi de Tshiani est ‘‘un mort-né’’. Et si on était en matière de droit, on aurait dit que cette proposition de loi a été recevable, mais non fondée.

Est-ce pour cela que l’allié de Tshisekedi, en tant que membre de l’Union sacrée de la Nation, Moïse Katumbi Chapwe, et son parti politique ‘‘Ensemble pour la République’’ ont opté pour la langue de bois? Eux qui menaçaient de quitter cette plate-forme politique au cas où la proposition de loi de ‘‘Tshiani’’ était retenue et discutée à l’Assemblée nationale.

Une ligne rouge que le leader de ‘‘Ensemble pour la République’’ avait tracée, craignant le verrouillage de la fonction présidentielle, a fait remarquer ECONEWS dans son édition du 17 septembre dernier et dans laquelle le Journal notait que ‘’Katumbi gagne sa première bataille’’.

Olivier Dioso