Pour l’année 2022, le Gouvernement prévoit payer plus de 400 millions USD aux sociétés pétrolières au titre de manque à gagner. A Kinshasa, l’enveloppe commence à peser sur les maigres ressources de l’Etat. D’un côté, l’idée de mettre fin à cette subvention ou, à défaut, l’alléger. De l’autre côté, il s’agit de répondre à une des recommandations du Fonds monétaire international (FMI) qui s’inquiète du poids de la subvention pétrolière sur les finances publiques.
En attendant d’y arriver, le Gouvernement via le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui assume l’intérim du ministre de l’Economie, a décidé de recourir à l’expertise d’un cabinet spécialisé pour l’audit de la structure des prix des produits pétroliers. Le choix a été finalement porté sur le cabinet Mazars.
L’annonce a été faite lundi 24 octobre 2022 à Kinshasa au terme d’un échange entre Nicolas Kazadi, ministre a.i. de l’Economie nationale, et une délégation des sociétés pétrolières. Le souci majeur, pour le Gouvernement, est de se mettre en phase avec les assignations du Fonds Monétaire International et clarifier la situation réelle des pertes et manque à gagner consécutifs à la subvention, par l’Etat, d’une partie du prix des produits pétroliers à la pompe.
«Si on n’avait pas payé le manque à gagner aux sociétés pétrolières, le prix du carburant à la pompe serait déjà autour de 5.000 FC », a déclaré lundi devant la presse, le ministre Nicolas Kazadi. Toutefois, il a rassuré : «Nous allons continuer à payer jusqu’à la fin de l’année».
«Il a fallu faire un audit de la structure des produits pétroliers pour arriver à une situation stabilisée qui tiendra compte du bien général et de l’intérêt des entreprises pétrolières», a fait savoir Mabi Mulumba, président du Comité de la structure de l’audit, à l’issue de cet entretien, promettant que «dans deux mois, ils auront donné leur rapport». Il rassure que son Comité se mettra à l’écart de cet audit : «Notre rôle à nous en tant que structure de supervision, c’est de faire des recommandations pour qu’on stabilise le secteur dans ce domaine».
Pour sa part, Charles Nikobasale, directeur général de la société Engen et président du groupement des distributeurs des produits pétroliers, a rassuré que tous les documents seront mis à la disposition du cabinet d’audit d’ici la fin de la semaine pour lui permettre de bien faire son travail.
Le cabinet Mazars est un leader international de l’audit, de la fiscalité et du conseil. Son partnership intégré lui permet de travailler comme une seule et même en équipe s’appuyant sur sa large palette d’expertises, sa couverture géographique et son ancrage local pour offrir des services sur-mesure et de grande qualité dans l’audit, la fiscalité et le conseil ainsi que dans les services comptables et juridiques (dans les pays dans lesquels les lois en vigueur l’autorisent).
Fondé en Europe, Mazars a ouvert son premier bureau en 1945. Depuis, le cabinet s’est progressivement développé jusqu’à devenir un groupe mondial, un partnership connecté, fort de plus de 44.000 collaborateurs à travers le monde : plus de 28.000 via le partnership intégré de Mazars et plus de 16.000 via «Mazars North America Alliance».
Présents dans plus de 90 pays et territoires, Mazars travaille avec fluidité, comme une seule équipe, par-delà les frontières, services et secteurs. Il dispose de l’expertise et de l’envergure nécessaires à l’accompagnement des entreprises de toutes tailles, quel que soit leur secteur d’activité, tout en conservant une démarche agile, personnalisée et différenciante.
Présent en RDC, le cabinet Mazars opère sous la dénomination de «M&M Partners Congo». La SARL M&M Partners Congo est un cabinet d’audit, expertise comptable et fiscale, crée en 1992 à Kinshasa. Elle est immatriculée au Nouveau Registre de Commerce et de Crédit Mobilier (RCCM) sous le numéro 14-B-4322 et identifiée aux ministères de l’Economie nationale et des Finances sous le numéro d’identification nationale 61548D, avec comme Nouvel Identifiant Fiscal (NIF) A0700099R. Elle dispose des bureaux à Kinshasa et Lubumbashi.
Cependant, dans les milieux des experts, on décrie l’opacité qui a caractérisé cette offre de service, étant entendu, apprend-on, que les termes de référence de cet audit n’ont jamais fait l’objet d’un appel d’offres aussi bien national ou international. Bref, c’est mal parti !
F.K.