L’espace sociopolitique de la Répu blique Démocratique du Congo va traverser à coup sûr une zone de fortes turbulences. Si rien n’est fait, les jours à venir risquent de provoquer une rupture difficile à raccommoder. Les acteurs ont démontré que rien ne peut les arrêter parce qu’ils se sont mis d’accord sur une chose : ne pas se mettre d’accord pour aider le peuple à sortir de sa situation actuelle et le pays du marasme généralisé qui le caractérise.
Dans l’opinion publique, des questions taraudent les esprits. Comment comprendre que le Chef de l’Etat puisse refuser d’examiner une réserve sur la moralité de celui qui devra diriger la Commission électorale…
… nationale indépendante (Céni) censée organiser des scrutins apaisés et transparents ? Comment peut-on être d’une même composante religieuse donc gage de moralité et être incapables de dégager un consensus par rapport au mal? Comment peut-on prétendre détenir des preuves de corruption et des menaces sans les produire?
La classe politique dirigeante apporte la preuve que les Congolais ne sont que des marches-pieds. A ce jour, les élèves du secteur public de l’enseignement primaire, secondaire et technique sont laissés à leur triste sort. La gratuité de l’enseignement de base peine à s’appliquer, simplement parce que tous ont décidé soit de l’appliquer à l’emporte-pièce ou de la combattre.
Comment comprendre donc qu’on impose aux enseignants d’accepter de perdre des droits acquis sans compensation ? Comment comprendre aussi qu’on demande aux seuls enseignants de se surpasser ou de se sacrifier pour sauver l’éducation au moment où on leur réserve juste une portion congrue du revenu national.
Le coût de la gratuité est porté par les seuls enseignants. Pas les plus élevés dans l’échelle du pouvoir. Pour cette catégorie de gens bien placés, le sacrifice n’est pas à l’ordre du jour. Bien au contraire, ils ont droit à un traitement de faveur de la part de la République. Quelle injustice ?
Une injustice qui va s’ajouter sur une autre liée à ces prélèvements illégaux, baptisés RAM (Registre des appareils mobiles), qui a touché toutes les catégories de la population, y compris toutes les tranches allant des enfants aux adultes en passant par des chômeurs.
La mobilisation spontanée de la Kenya, à Lubumbashi, avec la sortie improvisée de Moïse Katumbi, offre en prime la preuve que la partie sera serrée. Les coups, les plus inattendus, viendront de toutes parts.
La gestion de la contestation de Denis Kadima, qui se trouve dans le même schéma que Ronsard Malonda, tout aussi contesté à l’époque, est un avis de fortes turbulences. Il appartient au pilote – garant du bon fonctionnement des institutions – d’opérer une combinaison de bonnes décisions. Il s’agit de sauver un pays à la dérive.
Econews