Edifier l’opinion sur les événements malheureux de Goma et dissiper tout malentendu afin de faire taire le débat : c’est tout le sens du briefing presse du mercredi 6 septembre 2023 diffusé sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC). Lequel a été co-animé par le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Peter Kazadi, et le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya. Le gouvernement a voulu, à travers cet exercice de redevabilité, répondre à son devoir de transparence, et éviter que la manipulation ne puisse semer !e doute dans la tête des Congolais, particulièrement ceux de Goma. Appelée à la conscience nationale, la population congolaise est priée de ne pas céder à la « manipulation politicienne ».
Tenu par le devoir de transparence et de redevabilité, le gouvernement a organisé un point de presse mercredi dernier, co-animé par le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, Peter Kazadi, et le ministre de la Communication et Médias, Patrick, pour faire la restitution des conclusions de la mission interministérielle dépêchée à Goma à la suite des événements malheureux du 30 août dernier.
Plusieurs sujets étaient au menu, notamment le rappel à Kinshasa du gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima, le bilan de la fusillade, les responsabilités des uns et des autres et la récupération politicienne de cette situation par des personnes malintentionnées.
Coupant l’herbe sous le pied des ennemis de la paix, le Vice-premier ministre Peter Kazadi a attiré l’attention de
« la population congolaise en général et celle de Goma en particulier, de prendre garde et de ne pas céder à la manipulation ».
« Nous devons être vigilant, surtout dans cette partie de la République. L’ennemi cherche à nous diviser », a averti le Vpm Kazadi qui a déploré la récupération politicienne dont fait l’objet ces événements de Goma.
Auparavant, il avait rappelé le déroulement de la mission interministérielle à Goma.
« C’est depuis le 1er septembre que nous nous sommes rendus à Goma pour s’enquérir de la situation, et ce, sur ordre du chef de l’Etat. Dès notre arrivée, nous avons élaboré notre calendrier de travail », a relaté le Vpm Peter KAZADI. Il a ajouté que «nous avons rencontré les acteurs de toutes les couches sociales avec qui nous avons échangé et recueilli des éléments qui nous ont permis d’élaborer notre rapport de mission ».
De son côté, Patrict Muyaya a tenu à préciser que le gouvernement révèle ces premières conclusions « pour qu’on ne le reproche pas de vouloir cacher quelque chose ».
Récupération politicienne
Par ailleurs, le gouvernement dénonce la récupération politicienne de cette situation et rejette la thèse selon laquelle des ordres seraient venus de la hiérarchie instruisant aux militaires à tirer sur les adeptes de la secte mystico-religieuse « Wazalendo ».
« Les adeptes de cette secte, armés d’armes blanches, voulaient ravir l’arme d’un militaire venu secourir un policier kidnappé par les leurs. Ayant perdu le contrôle, le militaire a tiré sur eux pour se protéger », a déclaré le ministre Patrick Muyaya qui appelle « à ce qu’on attende l’issue du procès qui se poursuit à l’auditorat militaire de garnison de Goma pour être fixé su les circonstances de ces événements ».
Tout en reconnaissant qu’« il y a eu bavure militaire », le vice-premier ministre Peter Kazadi a appelé la population, particulièrement celle de Goma, à la conscience nationale et à continuer à faire confiance à l’armée et à la justice congolaise qui est en train de se pencher sur la question ».
Pour le ministre Parick Muyaya, « le gouvernement est plus que déterminé à faire éclater la vérité, parce que nous n’avons pas besoin de cacher quoi que ce soit ». Et de préciser qu’«à travers « l’exercice de ce soir, nous avons voulu répondre à notre devoir de transparence et d’information, pour éviter que la manipulation ne puisse semer le doute dans la tête des Congolais, particulièrement ceux de Goma».
En attendant l’éclatement de la vérité sur les circonstances de cette fusillade par le gouvernement, le VPM Kazadi a soutenu que des mesures conservatoires ont été prises. « Le gouverneur militaire a été rappelé à Kinshasa, des policiers et autorités militaires suspendus, d’autres sont à la barre », a-t-l noté avant de préciser qu’«aucun acte administratif n’a été pris dans le sens de suspendre le gouverneur militaire rappelé à Kinshasa ».
« Il y aura des sanctions sévères contre les coupables », a-t-il annoncé sans autres précisions, indiquant que «pour d’autres mesures qui vont suivre, cela est de la compétence du chef de l’Etat.
Patrick Muyaya a tenu à préciser que « c’est de la responsabilité du gouvernement d’assurer la sécurité des éléments de la Monusco ».
Tighana MASIALA
