En accusant l’ancien chef de l’État congolais, Joseph Kabila, de vouloir « préparer une insurrection», Félix Tshisekedi a fait un pas de plus dans le rapport de force qui l’oppose à son prédécesseur. L’analyse de François Soudan, au micro de RFI.
Depuis plusieurs mois, l’entourage de Félix Tshisekedi est persuadé que Joseph Kabila a directement inspiré la création de l’Alliance fleuve Congo (AFC), plateforme politico-militaire lancée fin 2023 à Nairobi par Corneille Nangaa avec les rebelles du M23, dont les principaux leaders ont été condamnés à mort pour crimes contre l’humanité par un tribunal militaire de Kinshasa.
Mais le 6 août, «un pas de plus a été franchi par le président Félix Tshisekedi : pour la première fois, il a publiquement accusé son prédécesseur d’être derrière ceux qui cherchent à le renverser», souligne François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, dans La Semaine de JA, sur RFI.
Pour appuyer ces accusations, le camp présidentiel affirme que «Corneille Nangaa est réputé proche de Kabila, que plusieurs cadres du parti de ce dernier ont, effectivement, rejoint l’AFC et que l’un des conseillers de Nangaa, arrêté en Tanzanie puis extradé au Congo, a cité le nom de Joseph Kabila parmi les soutiens des rebelles, aux côtés du Rwanda», détaille François Soudan.
Si, en face, Joseph Kabila garde le silence, sa porte-parole a balayé ces attaques, réclamant que l’on «cesse d’accuser Kabila jour et nuit sans fondement».
Cette montée des tensions entre le président congolais et son prédécesseur, au cœur d’un article signé Romain Gras à paraître dans la prochaine édition de Jeune Afrique, aura-t-elle des conséquences sur le conflit dans l’est de la RDC, alors que le président angolais, João Lourenço, tente de ramener Félix Tshisekedi et Paul Kagame sur le chemin du dialogue ?
Avec Jeune Afrique