En arrêt de travail depuis près de quatre mois, les professionnels de santé se disent abandonnés à leur triste sort et perdent espoir. Face au silence du gouvernement dans la résolution de leurs revendications, ils se déclarent «esclaves professionnels» et décident de poursuivre la grève.
Entre-temps, la population en pâtit et ne sait à quel saint se vouer pour bénéficier des soins de santé. Car, l’absence très remarquable d’infirmiers dans des hôpitaux et centres de santé de l’Etat désarticule totalement le système sanitaire.
Mauvaise foi
Plus d’un observateur s’interrogent sur l’indifférence du gouvernement aux revendications des professionnels de santé. En effet, tout au début de la grève, l’Etat-employeur avait eu l’ingénieuse idée de constituer une commissaire paritaire devant se pencher sur les doléances lui présentées. Les travaux ont pratiquement accouché d’une souris suite au refus du gouvernement de signer le protocole d’accord conclu à cet effet. Pour les grévistes, l’approbation de ce document est la condition sine qua non avant toute reprise de travail.
Se rabattant sur le budget 2022, le gouvernement a posé un acte jugé salvateur en associant les délégations syndicales des professionnels de santé aux travaux de la conférence budgétaire. Bien que les prévisions aient alloué à la santé un taux de croissance de 10%, les prestataires de santé, associés aux travaux préliminaires, se déclarent oubliés parce que ne figurant dans aucune des affectations relatives au budget réservé à la santé.
Face à cette situation, les professionnels de santé qualifient de mauvaise foi le comportement qu’affiche le gouvernement à leur endroit. Ayant perdu espoir, ils persistent dans leur position de poursuivre la grève jusqu’ à ce qu’une solution soit trouvée à leurs revendications.
Si le gouvernement arrive à résoudre, tant soit peu, les problèmes sociaux qui se posent dans d’autres secteurs, il n’y a aucune raison qu’il ne puisse faire autant pour les professionnels de santé, fait-on observer. Car, bien que confronté aux difficultés de tous ordres, le gouvernement est appelé à accorder priorité aux problèmes sociaux.
De cette manière, pense-t-on, il évoluerait dans le sens de la vision du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, qui, non seulement, place une personne humaine au centre de tout, mais tient à faire de la santé son cheval de bataille. Cela suppose que les prestataires de santé doivent bénéficier de bonnes conditions de travail en cette période de crise sanitaire afin de les épargner des risques dans l’exercice de leur profession. L’Etat-employeur doit donc avoir beaucoup d’égards à leur endroit.
Véron K.