Cabale judiciaire contre Matata : le Maniema soutient son leader et son élite confirmée

Dans l’affaire Bukanga-Lonzo, la Cour Constitutionnelle, par le biais de son procureur général, avait sollicité le Sénat pour obtenir la levée des immunités parlementaires du sénateur Matata Ponyo Mapon, par trois réquisitions référenciées : n°1219/RMPI/ 0001/PG.C.CONST/MOP/2021 du 28 avril 2021; n°1419/RMPI/0001/PG.C.CONST/ MOP/2021 du 12 mai 2021; n°1429/RMPI/0001/PG.C.CONST/MOP/2021 du 15 mai 2021.

A cet effet, le bureau du Sénat, se conformant à son article 218 de son Règlement intérieur, avait procédé à une mise en place d’une commission spéciale (composée de 22 membres). Celle-ci, siégeant à huis clos en date du 15 juin 2021, avait décidé de ne pas autoriser les poursuites contre les sénateurs Augustin Matata Ponyo Mapon et Kamonyi Naserwa Ida.

Curieusement, malgré cette opposition, la Cour Constitutionnelle s’est entêtée à poursuivre l’ancien Premier ministre, aujourd’hui sénateur, sur une affaire où il est désigné injustement comme « auteur intellectuel ».

Pourtant, Matata Ponyo Mapon a montré toute sa bonne volonté pour se disculper.

En effet, alors qu’il séjournait à Conakry (en Guinée) où il travaillait pour l’ancien président Alpha Condé, le sénateur Matata avait jugé bon de rentrer au pays, prouvant sa bonne volonté de s’en référer à l’Inspection générale des Finances pour l’audit du dossier, dit Bukanga-Lonzo.

Un mémo des sénateurs en faveur d’Augustin Matata Ponyo

Se basant sur les articles 107 et 217, alinéas 3 respectivement de la Constitution et du Règlement d’ordre intérieur du Sénat, stipulant qu’« aucun sénateur ne peut être poursuivi qu’avec l’autorisation du Sénat », les sénateurs, blessés par le mépris causé à une des institutions, ont adressé un mémorandum à la Cour Constitutionnelle. C’était leur manière de défendre l’Etat de droit et consolider l’estime de leur institution. La Cour constitutionnelle est restée aphone sur cette interpellation d’un groupe de sénateurs.

Actuellement, Matata Ponyo est soumis à un régime de rigueur que même sa santé ne peut supporter. Victime d’un empoisonnement au mois de juillet 2021, il devait se rendre dans un centre de traitement adéquat et spécialisé hors du pays. Il n’a pas obtenu l’avis des autorités, obligé de subir le martyr dans un pays qu’il a servi, tour à tour comme directeur général du Bceco (Bureau central de coordination), ministre des Finances et Premier ministre.

Dans un communiqué daté du 12 août 2021, Matata Ponyo Mapon, en son paragraphe n°10, insiste sur ce que « l’Etat de droit implique également que l’on respecte les libertés de mouvement sans aucune restriction d’un sénateur élu et ce, conformément à l’article 220, alinéa 1er du règlement Intérieur du Sénat ».

Pourquoi l’acharnement

La justice « sélective » congolaise de la RDC, dans sa traque judiciaire de l’ancien Premier ministre, ministre des Finances et Directeur général du Bceco, ne lésine pas sur les moyens d’évincer un probable candidat à la magistrature suprême. Levée des immunités injustifiée, refus de quitter le pays pour des soins médicaux appropriées, incursion par ses policiers dans sa résidence jusqu’à la chambre à coucher, prouvent l’acharnement contre Matata Ponyo Mapon.

Si le sénateur Matata Ponyo a été lavé sur le dossier des biens zaïrianisés, pourquoi doit-on le poursuivre sur celui de Bukanga-Lonzo, alors que le Sénat, dans sa majorité, avait voté contre les poursuites judiciaires ? Voilà ce qui étonne les « Kambelembele » et toutes personnes épris de paix.

Matata Ponyo Mapon est un homme d’Etat congolais que l’on devait protéger par rapport à ses performances au niveau national et international. Sur le plan national, nous lui devons la bancarisation de la paie des agents de l’Etat, la construction des bâtiments de l’Etat qui était grand locataire pour abriter ses ministères, sans compter la création de Congo Airways et de Transco, deux entreprises du secteur de transports qui font aujourd’hui la fierté de la RDC.

Au niveau international, le sénateur Matata Ponyo a eu la confiance de l’Union africaine pour superviser deux élections en Afrique. Un chef de l’Etat étranger, Alpha Condé, avait à son temps sollicité ses services pour asseoir son programme de gouvernance.

Pourquoi s’acharne-t-on autant sur cet homme d’Etat qui fait la fierté de la RDC ? Autant de questions que se posent les « Kambelembele », ressortissants de la province du Maniema, surtout que depuis la création de cette province, ils n’ont jamais eu un homme d’Etat comme lui, à part quelques politiciens égoïstes.

C’est pourquoi, tous les ressortissants du Maniema non hypocrites, sont d’accord sur un fait. Ils sont d’avis que Matata Ponyo Mapon fait tout simplement l’objet d’un harcèlement judiciaire incompréhensible dans un pays qui se veut un Etat de droit.

Et ce n’est pas sans raison que les évêques de la Cénco ont fustigé une justice à géométrie variable dans leur dernier message apostolique : « La Justice est un des piliers d’un Etat de droit ; elle grandit une nation (cf. Pr 14, 34). Par contre, dans notre pays, elle continue à être mal rendue, gangrénée par la corruption et instrumentalisée par le politique. Pour beaucoup de nos compatriotes, l’appareil judiciaire est perçu comme une officine de combines, un espace de règlement des comptes et de cautionnement des injustices. La corruption, hélas, semble être le principal moyen pour gagner un procès. Par ailleurs, le droit cède la place au clientélisme, au régionalisme, au tribalisme et au népotisme. La cohésion nationale est ainsi mise à mal, particulièrement quand la Justice est exploitée pour écarter les concurrents politiques ».

Un ressortissant du Maniema ne cache pas son dépit : « Matata Ponyo Mapon serait-il le prochain martyr d’une Justice mal rendue ? Le Maniema se pose cette question et promet de se mobiliser derrière celui qui a fait rayonner une province qui ne comptait plus dans la carte de la RDC. Si on parle de Kindu, chef-lieu du Maniema, c’est grâce à Matata. La grande université technologique de la RDC se trouve au Maniema. Pourquoi cherche-t-on donc à étouffer ce bel élan ? Est-ce juste pour assouvir une soif politique ».

Et pourtant ses réalisations plaident pour lui

Depuis l’accession du pays à l’indépendance, aucun Premier ministre n’a autant réalisé des projets, jusqu’à les mener à leur terme. Sur le plan monétaire, les Congolais ne peuvent pas oublier que le taux du dollar US s’est stabilisé tout au long de sa Primature à 900 FC, entre 2012 et 2016. Aujourd’hui, ce taux est multiplié par deux.

L’immeuble « Intelligent » est né de son initiative et abrite plusieurs ministères. Sans oublier tous les immeubles naguère presqu’à l’abandon, qui ont reçu une nouvelle couche de couleur et accueille de nombreux ministères, jusqu’alors locataires. Sans oublier la réhabilitation de la Primature.

Matata Ponyo Mapon mérite de la Nation. C’est pourquoi la population de la province du Maniema particulièrement, sans verser dans un quelconque conflit de terroir, considère que son leader et élite confirmé, souffre d’un harcèlement que le pouvoir du démocrate Félix-Antoine Tshisekedi ne peut en aucun cas tolérer.             Reste au Président de la République de mettre un peu d’ordre dans le secteur de la justice qui montre des limites peu acceptables.

Si des gens très peu recommandables et mauvais gestionnaire peuvent être du jour au lendemain réhabilités, que ne peut-on pas faire pour un digne fils du pays qui a fait preuve de bonne gestion, et surtout du respect des lois en ne se soustrayant pas à la Justice du pays ? Dans laquelle il met toute sa confiance ?

J’en appelle à tous les Congolais épris de justice de se mobiliser comme un seul homme derrière Augustin Matata Ponyo Mapon, comme l’avait fait les Sud-africains lorsqu’on avait arrêté l’ancien président Zuma. Et cela pour faire respecter l’Etat de droit prôné par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi. 

Michel Masudi Feruzi

« Jenga Maniema »