Le discours du Président de la République, mercredi à la tribune de la 78e session ordinaire des Nations Unies, est diversement apprécié à Kinshasa. Si la plupart des Congolais, interrogés à Kinshasa, ont apprécié le ton ferme du Chef de l’État, certains pensent plutôt que la Mission onusienne en RDC, Monusco, doit encore rester pour aider la RDC à organiser les élections de décembre prochain. ACP a recueilli une série de témoignages.
Le discours prononcé mercredi à New York par le Président Félix Tshisekedi est commenté de diverses manières à Kinshasa, siège des institutions.
Jules Mavaka, chauffeur dans le transport en commun, n’est pas d’accord avec le Président qui veut un départ rapide de la Monusco. Il estime que la Monusco a encore une aide à apporter au pays surtout pendant les élections : « La Monusco doit partir, oui parce qu’elle ne joue pas son rôle. Mais elle ne doit pas partir maintenant parce qu’elle nous aide dans beaucoup d’autres choses. Pour les élections, elle nous aide avec ses avions pour le transport des matériels. Qu’on la laisse jusqu’à après les élections, puis elle pourra partir ».
Sur le départ de la Monusco, Jérémie Mongo, un cambiste, apprécie totalement la démarche de Félix Tshisekedi « Tu invites quelqu’un à garder ta parcelle mais tu constates qu’il ne le fait pas. Que vas-tu faire ? Tu vas le renvoyer. Le garant de la Nation a vu que la Monusco ne fait rien et veut qu’ils partent, qu’on résilie le contrat. Moi aussi je demande qu’ils partent. Je ne vois pas ce qu’ils font ».
Pour Daniel Ndima, un retraité de la Fonction publique, les vrais ennemis de la RDC sont les grandes puissances étrangères et qui sont membres de l’ONU. Félix Tshisekedi a bien fait de les dénoncer, dit-il. « Il le répète à maintes reprises, mais ils ne font rien. Comme le Président de la République est au siège de l’ONU, il doit parler à ceux qui soutiennent les ennemis du Congo. Ils sont connus. C’est depuis belle lurette que ce conflit a commencé, depuis l’époque de Mobutu. Les gens meurent tout le temps mais il n’y a pas de changement. C’est eux qui les soutiennent. Le président doit leur parler. Nous allons l’appuyer ».
Le volet élections, c’est ce qui a intéressé ce jeune dans le speech de Félix Tshisekedi à l’ONU. Le fait pour le Président de la République de confirmer la tenue des élections pour décembre 2023 apaise les Congolais, note Dieumerci Mbuyi, un commerçant ambulant : « Pour moi, le Chef de l’État a bien parlé. Si le chef de l’État avait affirmé qu’il n’y aurait pas élections on aurait enregistré des troubles à cause de nos partis politiques. Nous congolais nous ne nous aimons pas. Pourtant nous devons être unis. Si le chef de l’État avait dit qu’il n’y aurait pas élections ça allait être mal vue ».
Dénoncer devant la face du Monde à l’ONU l’agression du Rwanda contre la RDC comme l’a fait Félix Tshisekedi est une preuve de courage à en croire le juriste Josué-Cicéron Doke : «Il a dénoncé le Rwanda par le billet de son président Paul Kagame. Comme l’a toujours dit le Chef de l’État, nous Congolais nous ne sommes pas contre les Rwandais, ils sont nos frères africains. Nous sommes tous citoyens africains. Mais nous sommes contre leur dirigeant Paul Kagame qui ne fait que couler beaucoup de sang à l’Est du pays et le chef de l’État Félix Tshisekedi n’a pas eu froid aux yeux pour dénoncer cela et moi je n’ai qu’à applaudir le Chef de l’État ».
Econews avec ACP