Céni : Cenco, ECC et Mouvements citoyens en état d’alerte, Denis Kadima sous haute surveillance

Est-on sûr d’avoir résolu l’équation en imposant Denis Kadima à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ? De nombreux observateurs estiment que les difficultés viennent plutôt de commencer. Les évêques catholiques et protestants vont désormais se comporter comme contrepoids aux stratégies mises en place. Les observateurs électoraux vont abattre un travail qui permettra de contrer toute tentative de fraude à n’importe quel niveau. C’est donc sous haute surveillance de ces deux poids lourds des Confessions religieuses que le successeur de Corneille Nangaa pilotera le travail de la Céni dans l’organisation des élections de 2023.

Denis Kadima est bien placé pour succéder à Corneille Nangaa aux commandes de la Céni (Commission électorale nationale indépendante). Apparemment, plus rien ne peut encore retarder la signature par le Chef de l’Etat de l’ordonnance présidentielle nommant les nouveaux animateurs de la Céni. Certes, une étape sera franchie avec cette nomination, mais ce n’est pas pour autant qu’un long boulevard tranquille s’ouvrira devant le bureau Denis Kadima. Bien au contraire. Sur son chemin, le prochain président de la Céni devra surmonter divers obstacles et surmonter différents défis.

Ses adversaires les plus farouches ne vont pas se recruter sur la scène politique. Il faut plutôt les chercher dans les rangs des Confessions religieuses. En tout cas, Denis Kadima aura fort à faire avec la Cénco (Conférence épiscopale nationale du Congo) et l’ECC (Eglise du Christ au Congo). C’est un président de la Céni dont les faits et gestes seront minutieusement scrutés.

Dans ces conditions, il sera quasiment impossible à Denis Kadima de favoriser un camp au détriment d’un autre lors des prochains scrutins en République Démocratique du Congo. La raison est simple : les conditions de sa désignation au forceps ne vont pas lui permettre de disposer d’une marge de manœuvre assez souple.

Si le camp présidentiel a jubilé, croyant disposer désormais d’une Céni aux ordres, ils doivent déchanter.

En ayant évité d’affronter le consensus qui s’imposait dans le cadre d’une élection, voulue inclusive, transparente et apaisée, l’Union sacrée de la nation a péché par un excès de confiance. Ce regroupement politique a aussi péché par son penchant pour le triomphalisme sans dividende réel. Par sa faute, Denis Kadima et son équipe à la tête de la Céni vont travailler sous haute surveillance.

D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement dans la mesure où, tous les acteurs internes et externes vont le juger sur pièce. Tous ses faits et gestes seront examinés à la loupe. Il devra beaucoup communiquer afin de crédibiliser ses options. Le revers de la médaille est qu’en communiquant, il réduira sensiblement ses mouvements.

Par le mode de sa désignation, tous les Congolais l’assimilent déjà à Daniel Ngoy Mulunda le tristement président de la Céni aux scrutins de 2011. A sa désignation, tout le monde savait qu’il roulerait pour l’ancien président Joseph Kabila. D’ailleurs, le défunt Étienne Tshisekedi ne s’était pas fait d’illusions juste après son passage à Limete.  Il a tout de suite compris que Ngoy Mulunda était un grand Kabiliste.

Aujourd’hui, l’histoire se répète, ramenant à ce que, par le fait de ses origines, Denis Kadima soit compté comme un pion majeur dans la stratégie du Président Félix Tshisekedi. Il ne lui sera donc pas facile de se soustraire de cette étiquette proTshisekedi. C’est à lui de prouver le contraire par la qualité de son travail et la pertinence de ses choix.

Mais, la différence est que des élections bâclées comme on en a connu en 2011 ne pourront plus se réaliser en RDC. Pire, cette fois-ci, la surveillance accrue qui sera exercée sur l’organisation des scrutins mettront très mal à l’aise la Céni. Son président, qui sera sous haute surveillance, ne pourra pas du tout tripatouiller les résultats électoraux. A sa guise !

Des observateurs agressifs

Contrairement aux trois précédents cycles électoraux (2006, 2011 et 2018), des observateurs d’un genre nouveau verront le jour.

Etant donné que personne n’avait voulu d’un consensus pour la désignation du bureau de la Céni, ceux qui se sentent lésés ne vont pas se laisser faire. Ils offriront la preuve que le consensus n’a pas été trouvé et que personne n’est autorisé à s’approprier l’Etat.

Selon des indiscrétions obtenues par Econews, cette fois-ci, les observateurs de l’Eglise catholique, ceux de l’ECC, voire ceux de la Société civile, notamment des Mouvement citoyens vont quadriller tout le territoire national. La nouveauté est que toutes ces organisations vont aussi publier les résultats de leurs observations.

Econews