Changement climatique : la Terre en train de franchir pour la première fois cette ligne rouge symbolique

Dans la mauvaise direction. Non seulement 2024 sera quasi certainement l’année la plus chaude jamais enregistrée, mais elle aussi la première avec une hausse de la température moyenne du globe de 1,5°C au-dessus de la période pré-industrielle, selon les données du service européen Copernicus, publiées jeudi 7 novembre.

Il est même «probable» que le réchauffement ait dépassé 1,55 °C durant l’année calendaire, selon la base de données ERA5 de Copernicus. La barre des 1,5 degré est symbolique car il correspond à la limite la plus ambitieuse de l’accord de Paris de 2015, visant à contenir le réchauffement bien en-dessous de 2°C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C.

UN «DECLENCHEUR POUR REHAUSSER L’AMBITION» A LA COP29

Cet accord historique fait toutefois référence à des tendances climatiques de long terme : la moyenne devra rester au-dessus d’1,5°C de réchauffement pendant 20 à 30 ans pour que l’on considère que la limite a été franchie.

«Cela marque une nouvelle étape dans les records de températures mondiales et devrait servir de déclencheur pour rehausser l’ambition à la prochaine conférence sur le changement climatique, la COP29 », a souligné Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus.

2024 sera quasi certainement l’année la plus chaude jamais enregistrée, mais elle aussi la première avec une hausse de la température moyenne du globe d’1,5°C au-dessus de la période pré-industrielle.

COPERNICUS 2024 sera quasi certainement l’année la plus chaude jamais enregistrée, mais elle aussi la première avec une hausse de la température moyenne du globe d’1,5°C au-dessus de la période pré-industrielle.

Cette COP, qui s’ouvre le 11 novembre à Bakou en Azerbaïdjan, sera consacrée à la délicate recherche d’un nouvel objectif de financement pour permettre aux pays en développement de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter au changement climatique. Elle se tiendra également dans l’ombre du retour prochain à la présidence américaine de Donald Trump, qui a dans le passé qualifié le changement climatique de «canular».

Selon Copernicus, le mois d’octobre a été le deuxième plus chaud dans le monde, après octobre 2023, avec une température moyenne de 15,25 °C. C’est 1,65 °C de plus que les niveaux préindustriels de 1850-1900, avant que l’utilisation massive des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) ne réchauffe fortement l’atmosphère et les océans. C’est aussi le 15e mois sur une période de 16 mois que la température moyenne dépasse 1,5 °C de réchauffement.

ACTUELLEMENT VERS UN RECHAUFFEMENT DE 3,1 °C

Selon les derniers calculs de l’ONU, le monde n’est pas du tout sur la bonne voie pour respecter cette limite de 1,5 degré, qui permettrait pourtant d’éviter des effets plus catastrophiques encore du changement climatique comme les sécheresses, canicules ou pluies torrentielles.

Les politiques actuelles entraîneraient ainsi un réchauffement « catastrophique» de 3,1 °C au cours du siècle, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Et même en intégrant toutes les promesses de faire mieux, la température moyenne mondiale grimperait de 2,6 °C.

Les effets meurtriers du réchauffement ont encore été illustrés dernièrement par les inondations dans le sud de l’Espagne, qui ont fait plus de 200 morts, la très grande majorité dans la région de Valence.

Copernicus note que les précipitations ont été supérieures aux moyennes en octobre dans la péninsule ibérique mais aussi en France, dans le nord de l’Italie ou encore en Norvège.

Les scientifiques s’accordent sur le fait que sur la majeure partie de la planète, les précipitations extrêmes sont devenues plus fréquentes et plus intenses en raison du changement climatique.

AVEC LE HUFFPOST