Le changement climatique n’est plus un concept abstrait, mais une menace chiffrée et prévisible. L’année 2022 a été marquée par des vagues de chaleur, des sécheresses, des incendies et des inondations sans précédents. Ces extrêmes climatiques ont touché des millions de personnes à travers le monde et ont coûté des milliards d’euros.
Les inondations dévastatrices au Pakistan ont déplacé près de 8 millions de personnes. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les populations du Sud, qui sont les moins responsables du changement climatique, sont celles qui en souffrent le plus.
La température moyenne de la planète est déjà supérieure de 1,2 degré à la moyenne préindustrielle.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) tire la sonnette d’alarme : nous sommes sur le point de dépasser les 3°C de réchauffement de la planète d’ici 2030, soit plus du double de la limite de 1,5°C fixée par l’accord de Paris en 2015.
La Terre est sur le point de franchir plusieurs points de bascule dangereux, aux effets désastreux et souvent irréversibles.
Il est peut-être déjà trop tard pour empêcher l’effondrement de la calotte glaciaire du Groenland, qui entraînerait sur une longue période une énorme élévation du niveau de la mer.
Le permafrost est une autre bombe à retardement, car il contient environ 1 600 milliards de tonnes de carbone plus du double de la quantité présente dans l’atmosphère aujourd’hui. Pour l’instant, ce carbone est enfermé dans le sol, mais si le permafrost font, il sera libéré dans l’atmosphère et accélérera encore le réchauffement climatique.
Le changement climatique ne détruit pas seulement la nature telle que nous la connaissons, c’est aussi une crise humaine et un facteur clé de la migration.
L’Institute for Economics and Peace prévoit que d’ici 2050, il y aura plus d’un (1) milliard de réfugiés climatiques.
Une crise silencieuse du monde, car les personnes qui fuient en raison de catastrophes climatiques n’obtiennent pas le statut de réfugié.
Pour éviter les pires effets de la crise climatique, l’homme doit réduire de moitié ses émissions de CO2 d’ici à 2030.
Il faudrait pour cela un changement radical, à commencer par les dix pays responsables des deux tiers des émissions de dioxyde de carbone.
Les ONG déplorent le décalage entre les actions nécessaires et la réalité du terrain.
En Egypte, la COP27 a accueilli un nombre record de lobbyistes des énergies fossiles et un rapport de révéler que les compagnies pétrolières et gazières prévoient une expansion «effrayante » qui se traduirait par le pompage de 115 milliards de tonnes de CO2.
«Nous sommes sur une autoroute vers l’enfer climatique avec notre pied toujours sur l’accélérateur », a déploré Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU lors de la COP27.
Pour protester contre les combustibles fossiles, les activistes climatiques ont pris pour cible des œuvres d’art dans les musées. Ils ont été condamnés et qualifiés de «terroristes du climat ».
Jusqu’à présent, ils n’ont pas fait beaucoup de dégâts, mais si l’inaction politique persiste, le mouvement écologiste pourrait recourir à des moyens plus radicaux.
Avec Euronews