La diplomatie sans les armes, c’est comme jouer de la musique sans instruments « . Cette métaphore, bien qu’abrupte, résume une réalité incontournable : la politique internationale n’est pas un exercice de rhétorique, mais un jeu de forces. Or, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), la démonstration de cette maxime est accablante. Depuis la chute de Goma aux mains du M23, soutenu par le Rwanda, la diplomatie congolaise redouble d’efforts pour mobiliser la communauté internationale. Pourtant, les résultats sont maigres.
Depuis New York jusqu’à Addis-Abeba, en passant par Bruxelles et Genève, Kinshasa multiplie les appels à l’action. Mais ces démarches, aussi pressantes soient-elles, se heurtent à une inébranlable inertie internationale. Le Rwanda est condamné en paroles, mais aucune sanction concrète n’est appliquée.
Pire encore, lors du sommet conjoint SADC-EAC à Dar es-Salaam, Kigali n’a même pas été mentionné dans le communiqué final. L’approche privilégiée est celle d’un dialogue imposé entre Kinshasa et les rebelles du M23, une distraction qui masque l’essentiel : un conflit où le rapport de forces n’est pas en faveur de la RDC.
Face à cet échec patent de la diplomatie internationale, Kinshasa doit changer de paradigme. Dépendre exclusivement des condamnations de l’ONU ou de l’Union européenne revient à espérer un miracle qui ne viendra pas.
L’Histoire nous enseigne que les nations qui prévalent sont celles qui misent sur leur propre capacité de résilience et d’autodéfense. La RDC doit donc se tourner vers une mobilisation interne réelle : renforcement de l’armée, consolidation de l’unité nationale et engagement déterminé à défendre son intégrité territoriale.
La diplomatie n’a de sens que si elle est adossée à une posture ferme. Tant que Kinshasa se contentera d’alerter sans agir, la tragédie de l’Est ne fera que se prolonger, au profit de ceux qui savent conjuguer la diplomatie avec la force.
Econews
