Secrétaire national de l’AFDC, parti politique de Modeste Bahati, Chris Mukendi s’est exprimé sur la brouille qui s’est installée au Parlement autour de la désignation d’un juge à la Cour constitutionnelle. Il dénonce dans un entretien à Econews, le « banditisme institutionnel » de l’Assemblée nationale. Entretien.
Ne pensez-vous pas que l’actuelle crise entre les deux ténors du Parlement va écorner l’image du Président Modeste Bahati, reconnu comme une personnalité pondérée et plein de bon sens et là, ne perd-il pas les pédales?
Je pense que le débat autour de cette question ne devrait pas être personnalisé ou individualisé, car c’est un débat qui repose essentiellement sur la nécessité de préserver l’équilibre institutionnel garanti dans la Constitution de la République Démocratique du Congo. Donc, la crise aujourd’hui c’est entre l’assemblée nationale et le Sénat et non entre individus Mboso et Bahati. Le professeur Modeste Bahati face à cet imbroglio crée et entretenue, je réaffirme comme vous venez de le dire continue à être la même personnalité politique que vous avez décrite.
Ce duel s’il faut l’appeler ainsi entre les bureaux MBOSO et Bahati n’irait-il pas dans le sens de déstabiliser l’institution Parlement?
Effectivement que l’institution Parlement est affecté par la crise qui s’enlise car déjà le congrès qui devait être tenu en début de semaine ne peut avoir lieu dans la mesure où l’équivoque sur la chambre qui doit présenter le candidat doit au préalable être levé. Mais cela ne peut être possible que si la règle de suppléance du juge décédé, qui a été présenté par le Sénat à l’époque est respecté en vertu du principe de parallélisme de forme et de compétence. Par quel mécanisme peut-on remplacer un sénateur par un député pour le cas de suppléance?
Un récent communiqué signé par le cabinet Mboso, fustigerait l’attitude versatile du président du Sénat…qui aurait avalisée la démarche du Président selon laquelle, les élus du Grand Equateur, devraient seuls se choisir le remplaçant de feu Mongulu à l’issue de l’opération il refuse de contresigner le document…
Le communiqué du Président Mbosso que je considère de discourtois à l’égard de son collègue du Sénat laisse transparaître la volonté de nuire et de discriminer le Sénat qui n’est pas moins une chambre que la chambre basse. Je suis d’accord que pour préserver l’équilibre géopolitique au sein de la CC, que le défunt juge Mungulu soit remplacé par un autre juge du même coin. Mais qui proviendrait de quelle chambre législative? Mungulu était sénateur, il n’était pas député national. Mais sur base de quel texte le Président Mboso fonde-t-il son argumentaire? Le président du Sénat, qui selon le règlement intérieur devrait présider le congrès en vue, ne peut de manière délibérer refuser de co-signer sa convocation mais il y a un préalable avant d’y arriver, c’est celui d’observer le principe de l’équité et de l’équilibre institutionnel.
Cet épisode ne favoriserait pas à ce que Bahati tombe dans le piège de Mboso ?
Le président du Sénat en tant que légaliste et le Sénat en tant que chambre des sages ne tomberont pas dans la violation de la Constitution au profit du banditisme institutionnel qui veut être instauré par la chambre sœur.
Sur le plan institutionnel ne pensez-vous pas que le respect à l’institution Parlement est en train de disparaitre. ? Le fonctionnement du Sénat est en veilleuse, à cause du conflit, qui ne veut pas se terminer ?
Il est clair que cette incongruité terni l’image de marque du Parlement, qui doit vite être redoré par l’arbitrage du chef de l’état en sa qualité du garant du bon fonctionnement des institutions. Le fonctionnement du Sénat n’est pas en veilleuse parce qu’il tient ses activités parlementaires traditionnelles. C’est plutôt la Cour constitutionnelle qui est en veilleuse parce que dépourvu d’un de ses membres.
Propos recueillis par T.M.