Les mesures de circulation alternée décrétée par le Gouvernement central, en appui à l’Hôtel de ville de Kinshasa, est diversement saluée par la population kinoise. Loin de lutter contre les embouteillages de Kinshasa, ces mesures ont juste déplacé le problème, soumettant les Kinois à d’autres corvées.
Dans le but de lutter contre les interminables embouteillages observés depuis quelque temps dans la ville de Kinshasa, un dispositif est mis sur pied depuis le 29 octobre dernier. Il s’agit d’alterner la circulation en ce qui concerne certains tronçons, soit à sens unique, soit à double sens.
Dans la partie Est de la ville de Kinshasa, au niveau du quartier 1 dans la commune de N’djili, l’entrée Apocalypse est fermée, et toutes les manœuvres des conducteurs de véhicules sont réalisées au niveau de saut-de-mouton érigé dans les parages du marché de la Liberté. Pour la partie Ouest de la capitale, à partir de Binza Météo, la circulation sur l’avenue Nguma est à sens unique de 5 à 10 h. A partir de 15h, au niveau de l’entrée du Mont Fleury, la circulation est inversée. Dans le prolongement de l’avenue du Tourisme, après le rond-point, elle est rendue à sens unique vers le centre-ville de 5h à 10h. Sur l’avenue Mondjiba, la quatrième bande après le séparateur est exclusivement utilisée de Kintambo/Magasin à la Gare centrale de 5 à 10h. La circulation est rétablie à partir de 10h. Et à partir de 15h, la circulation est renversée.
SCEPTICISME DANS L’OPINION PUBLIQUE
Interrogés, les Kinois sont divisés. Si certains apprécient cette proposition, d’autres s’y opposent, allant jusqu’à la qualifiée d’« irréfléchie».
« Je n’apprécie pas du tout ce dispositif routier étant donné qu’il est à la base de l’instauration des tarifs surfaits par des conducteurs de bus », a déclaré un père de famille qui habite Nsanga Mamba, un quartier de la commune de Ngaliema.
« Pour arriver au centre-ville, je dépensais 2 500 Fc ou 3 000 Fc, mais depuis l’instauration de ces mesures, je dépense plus, 5 000 Fc, voire plus. Et malgré cela, les conducteurs de bus qui font la file avancent à pas de tortue face à des embouteillages pendant plusieurs heures, à la base non seulement de la perte du temps non seulement pour ces conducteurs de bus, mais aussi pour les passagers », a relaté ce père de famille d’un air dépité.
Un passager interrogé a soutenu « que ces mesures ne sont pas une solution pour lutter contre les embouteillages dans la capitale «parce que beaucoup d’activités socio-économiques et institutions nationales et internationales sont concentrées dans la commune de Gombe ».Selon lui, la solution à cet épineux problème serait d’ériger des services de l’Etat dans les communes ».
Pour les conducteurs de bus et taxis-bus, ce dispositif routier ne les aide pas à bien travailler, à réunir le versement journalier destiné aux propriétaires de véhicules.
Face à cette situation, ils demandent au gouvernement de construire des routes secondaires et sont convaincus que c’est une solution aux interminables embouteillages enregistrés depuis quelque temps dans la ville de Kinshasa.
«Nous souffrons énormément pour réunir le versement journaliser destiné aux propriétaire de véhicules. J’ai quitté Pompage (terminus de bus situé dans la partie Ouest de Kinshasa) à 7h00 et suis arrivé à la Gare centrale à 9h30’ et ce, malgré la présence des policiers chargés de réguler la circulation routière », a raconté l’un des conducteurs de bus trouvé sur le boulevard du 30 Juin, dont les deux sens sont transformés en sens unique, ce qui crée encore un bouchon énorme », Et d’ajouter : « La construction de routes principales et secondaire est le seul moyen de vaincre ces embouteillages ».
« Le dispositif routier sur certains axes routiers de la capitale n’a pas donné le résultat escompté », a réagi une commerçante du marché Central de Kinshasa en construction. Toutefois, elle a salué la présence policière sur les axes routiers qui font l’objet de ce dispositif aux fins de dissuader ceux qui pensent être au-dessus de la loi.
« La circulation à sens unique de 6h à 10h est une excellente idée, car les voitures sont nombreuses à Kinshasa. Grâce aux forces de l’ordre sur le terrain, les conducteurs de véhicules font la file, à l’exception de certaines autorités », a-t-elle déclaré tout en souhaitant qu’elles soient interpellées parce que, a-t-elle soutenu, personne n’est au-dessus de la loi.
Lors d’une réunion tenue lundi dernier, les autorités compétentes ont exprimé leur satisfaction quant à la bonne marche du dispositif routier mis sur pied. Toutefois, elles ont justifié certains couacs constatés jusque-là par la faible sensibilisation des usagers routiers avant l’application du dispositif routier.
Benny Lutaladio
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