La 8ème Conférence des gouverneurs de province a vécu. Mais, ce sont des provinces pour la plupart en crise qui ont été conviées aux assises de Kinshasa. Quoi qu’il en soit, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a réitéré sa volonté de voir les provinces servir de relais à l’action du Gouvernement pour l’accompagner dans sa vision. Il s’agit aussi pour les provinces de s’améliorer dans leur gestion par l’informatisation des circuits de recettes et de dépenses. Loin d’être une simple rencontre protocolaire pour juste se conformer à la Constitution, le Président de la République promet de soumettre les provinces à une évaluation sévères. Le rendez-vous est pris en 2022 pour évaluer le chemin parcouru.
Pendant deux jours, soit les 22 et 23 décembre 2021, Kinshasa a abrité la 8ème Conférence de gouverneurs de province autour du thème « La stabilité dans la gouvernance des provinces, gage de la réussite du programme de développement communautaire à la base des 145 territoires ». Les gouverneurs ou leurs délégués ont fait le déplacement de la capitale pour non seulement procéder à l’évaluation des résolutions issues de la dernière Conférence de gouverneurs de décembre 2020, mais aussi baliser l’avenir pour une gestion apaisée des provinces.
Une année après, les problèmes sont restés les mêmes. Certaines provinces peinent à décoller, lorsque d’autres sont minées par des crises interminables entre les exécutifs et les assemblées provinciales. Une dizaine de provinces se retrouvent dans cette situation avec des exécutifs amputés. Un vent de déstabilisation qui ne profite pas au développement des provinces.
Au terme des assises de Kinshasa, le Chef de l’Etat s’est dit déterminé à inscrire les provinces dans une nouvelle dynamique, véritablement tournée vers le développement.
En clôturant, jeudi au Palais du peuple, la 8ème Conférence de gouverneurs, le Président de la République a réitéré ce vœu. Il y va, pense-t-il, de la stabilité des provinces pour les amener à s’inscrire véritablement dans sa vision.
Comme à l’ouverture, à la clôture de ce forum, des allocutions ont été prononcées successivement par Pancras Bongo, gouverneur de la Tshuapa, au nom de tous les gouverneurs, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, du Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, avant que le Chef de l’Etat ne boucle les travaux.
Dans son mot de clôture, le Président de la République a salué le point de rupture qui donne facilement accès aux résultats. Il a remercié tous les participants pour leur présence et pour les débats qui ont été axés sur sa vision du développement à la base.
Il a ensuite fait mention de 10 millions de dollars US qui vont être disponibilisés en faveur des territoires dans le cadre du Programme de développement à la base de 145 territoires de la République Démocratique. A ce titre, il a appelé le Gouvernement et le Parlement à travailler en synergie pour donner un réel contenu à cet ambitieux programme, tout en soulignant l’orthodoxie qui devra être de rigueur dans la gestion de ces fonds.
Deux passages ont suscité des applaudissements des gouverneurs. Il s’agit, notamment l’invitation au Gouvernement à enlever tous les obstacles qui mettent à mal l’approvisionnement financier des provinces, tout en assurant régulièrement et de manière équitable la rétrocession aux provinces.
Développer des moyens internes de subsistance
Les provinces ne peuvent pas se développer en ayant tous les regards fixés sur Kinshasa, siège des institutions. Acteurs de développement à la base, les provinces doivent, en même temps, rationaliser leur gestion aussi bien en termes des recettes que des dépenses.
Pour ce faire, le Président de la République a demandé aux exécutifs provinciaux de mettre en place des systèmes intégrés des finances publiques de façon à automatiser les chaînes des recettes et des dépenses, tout en privilégiant l’informatisation des imprimés de valeur, l’une des sources de coulage des recettes provinciales.
Avant de conclure, le Président Tshisekedi promet des évaluations à mi-parcours dans un écart réduit. C’était donc l’occasion d’appeler les chefs des exécutifs provinciaux à s’approprier les résolutions de cette 8ème Conférence. C’est à ce niveau qu’il a invité le secrétariat technique de la Conférence à travailler avec le service de la Présidence de la République pour une évaluation en temps réel des résolutions adoptées au termes des assises de Kinshasa.
Les gouverneurs disposent en réalité d’une année pour convaincre, en attendant le prochain rendez-vous de 2022 prévu à Mbandaka, dans la province de l’Equateur.
Econews avec Presse présidentielle