La situation sécuritaire qui prévalait dans le grand Bandundu, notamment à Kwamouth (Maï-Ndombe) et à Bagata (Kwilu), continue de s’améliorer. Une commission spéciale a été dépêchée sur place pour apporter une thérapie de choc afin d’apporter une solution durable à cette situation. Plus de mille jeunes assaillants ont déjà déposé les armes en réponse à l’appel à la paix lancé par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi. Après l’étape de la pacification et des pourparlers, le gouvernement promet de lancer le volet judiciaire en vue d’établir les responsabilités.
Le territoire de Kwamouth, en province de Maï-Ndombe, a enregistré de violents affrontements entre les communautés Téké et Yaka depuis le début du deuxième semestre 2022. Des centaines de morts ont été enregistrés et des maisons brûlés. Depuis, le gouvernement central a pris le problème à bras le corps. On parle de moins en moins d’affrontements entre ces deux communautés.
Le mardi 9 février 2023, lors d’un point de presse tenu dans la salle de presse de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), trois ministres du gouvernement central, Patrick Muyaya de la Communication et Médias, Nana Manuanina Kihimba, ministre déléguée auprès du Président de la République et Jean-Claude Molipe Mandongo, vice-ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, étaient devant la presse pour parler de l’évolution de la situation sur le terrain.
A les en croire, « la situation est sous contrôle à 80% ». Dans plusieurs coins, notamment à Kinsele, à la ferme Kapenda, ville Boku, Mfumu Nketo, Salongo, la paix est revenue. Les habitants qui ont abandonné leurs villages ont commencé à regagner leurs terroirs.
Le commissaire général adjoint de la police chargé de l’administration, Philémon Patience Mushid Yav, avait sensibilisé les déplacés pour qu’ils retournent dans leurs villages respectifs.
Les responsables de la police ont rassuré que « des dispositions sécuritaires avaient déjà été prises pour le retour de tous les habitants dans leurs milieux naturels ».
Les atrocités débutées à Kwamouth en juin 2022 ont fait plus de 200 morts. Le territoire de Bagata voisin, affecté en septembre 2022, a enregistré plus de 50 morts.
Les déplacés de ces deux entités ont été accueillis au Kwilu (plus de 30.000), au Kwango (plus de 18.000), à Bolobo (plus de 5.000), sans oublier ceux qui se sont réfugiés à Brazzaville, à Kinshasa, à Masimanimba, à Kikwit, et ailleurs.
«Cette situation est partie d’un conflit foncier», a rappelé la ministre déléguée près le Président de la République, Nana Manuanina Kihimba, avant d’annoncer le volet judiciaire qui interviendra à la fin du processus de pacification des zones à problème pour établir les responsabilités des uns et des autres dans les atrocités qui se sont produits à Kwamouth et ses environs.
« Il faut noter que le conflit qui prévalait à Kwamouth et ses environs opposait le peuple Teke et les fermiers », a également rappelé la ministre déléguée près le Président de la République, démentant ainsi ce qui se disait dans l’opinion. « Parmi ces fermiers, on trouve plusieurs tributs. Luba, Yaka, Bangala, et autres », a-t-elle précisé.
Il faut signaler que sur le plan judiciaire, qu’en attendant les procès proprement dits de cette affaire, le tribunal militaire garnison de Bandundu, Bagata et Mai-Ndombe a pris en délibéré deux affaires dans le cadre du procès sur les atrocités dans le territoire de Kwamouth.
La ministre déléguée près le Président de la République, le vice-ministre de l’Intérieur, et le ministre Patrick Muyaya de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement, ont lancé un appel pathétique aux jeunes et vieux qui sont encore dans la forêt de déposer les armes et rejoindre le processus de la paix mis en place par le Président de la République.
A ce jour, plus de mille jeunes, majoritairement Yaka, ont accepté de déposer les armes et ont été pris en charge par le gouvernement.
Pour ceux qui doutent encore, « la prise en charge des déplacés qui retournent dans leurs terroirs et qui ont perdu leurs toits et leurs champs, des mesures d’accompagnement ont été mis en place pour accompagner leur retour dans leurs villages habituels », a fait savoir le vice-ministre de l’intérieur, Jean-Claude Molipe Mandongo.
« Le temps des tueries est révolu, la place est à la paix », a lancé Patrick Muyaya à tous ceux qui sont impliqués de prêt ou de loin.
Tighana Masiala