Quand la Société civile décide de taire ses divergences et parler d’une seule voix, on ne peut qu’applaudir et accompagner cette dynamique. Et quand il s’agit de s’unir autour d’une cause commune, les organisations et plateformes de la Société civile parviennent toujours à regarder dans la même direction. Le mardi 31 mai 2022, les principaux acteurs de la Société civile l’ont fait, unis plus que jamais dans la défense des intérêts de la patrie.
De Kinshasa jusqu’à Kolwezi, en passant par Mahagi et Lubumbashi, toutes ont embouché un même discours autour d’un certain nombre de dossiers de portée nationale. Il s’agit essentiellement du contrat de partenariat signé entre la République Démocratique du Congo et la firme canadienne AJN RESOURCES, le dossier lié au lithium de la province du Tanganyika, concluant son plaidoyer sur la grande maffia qui continue à prospérer sur la route Kolwezi – Kasumbalesa.
En rapport avec l’accord liant la RDC à AJN RESOURCES, la Société civile redoute ses motivations qui ne vont pas, pense-t-elle, dans l’intérêt de la République Démocratique du Congo.
Prenant en compte la vision minière du Président de la République et renouvelant sa «confiance dans la promesse par son Cabinet à la Société civile lors de la Table-ronde autour de l’Accord avec Ventora», la Société civile appelle la RDC à s’inspirer de la Zambie qui «a listé en bourse directement ses actifs miniers détenus par l’entreprise d’Etat ZCCM sans passer par un intermédiaire ni créer une coentreprise avec une société étrangère inconnue».
Dénonçant, par ailleurs, la « grande agitation» qui gagne la filière lithium de la province du Tanganyika, les organisations et plateformes de la Société civile, signataires du communiqué de presse du 31 mai 2022, sollicitent «l’attention particulière» du Président la République, Chef de l’Etat et «gardien des intérêts miniers de la population afin qu’aucun officiel, de la Présidence à la Cominière, ne puisse user du trafic d’influence ni être en conflit d’intérêts à propos du lithium de Monono».
Enfin, ces organisations et plateformes de la Société civile se sont, dans un autre communiqué, signé le même jour, simultanément à Kinshasa, Mahagi, Lubumbashi et Kolwezi, ligués autour de la «dénonciation des embouteillages (bouchons) entretenus, la création de postes de contrôle illégaux, les vols et tracasseries dont sont victimes les transporteurs routiers sur le tronçon Kolwezi-Kasumbalesa».
Selon la Société civile, une maffia institutionnalisée est entretenue sur ce tronçon, dans l’indifférence totale des autorités établies. «Pour parcourir, note-t-elle, cet axe stratégique de 400 km, les poids-lourds déboursent quelque 500 dollars américains, soit 1.000 dollars US en aller-retour sans compter les divers paiements illégaux dont ces transporteurs sont également victimes de la part des autres services de l’Etat qui se sont établis irrégulièrement le long de cette route nationale».
Les organisations de la Société civile rappellent que « cette situation ternit l’image du pays et est en contradiction avec la vision du Gouvernement congolais d’assainir le climat des affaires tant elle nuit à la fluidité du trafic et à la rentabilité du secteur».
Aussi demandent-elles au Président de la République « d’exiger la renégociation» du contrat de concession entre le Gouvernement congolais et l’entreprise SOPECO SGR.
Voici les trois communiqués des organisations et plateformes de la Société civile, signés le 31 mai 2022.
Econews