Dans le front de l’Est de la République Démocratique du Congo où une partie du territoire de Rutshuru est sous le contrôle des terroristes du M23, avec la complicité du Rwanda, c’est désormais le retour des flammes pour tous les fauteurs des troubles. Dans les rangs des Forces armées de la RDC, la contre-offensive tant attendue a été finalement lancée mardi. Lundi, le survol d’un avion de chasse sur l’espace de l’agresseur rwandais n’aura été visiblement que le signe annonciateur de grande tempête en gestation. Déjà, la panique a gagné Kigali, capitale du Rwanda, avant qu’une valse d’attaques mette en débandade les terroristes du M23 sur les collines de Chanzu et Runyoni. Dans la bataille de l’Est, la peur a changé de camp. Depuis l’Egypte où il participe à la COP27, le Président rwandais voit son entreprise de prédation chuter comme un château de cartes. A Kinshasa, la détermination d’en découvre avec la pieuvre de l’Est est sans faille.
L’aventure militaire des terroristes du M23 est en train de tourner en dérision. Depuis lundi, la peur semble avoir changé de camp, gagnant les rangs du M23 et son parrain, le Rwanda.
A Kinshasa et partout ailleurs, le dernier message du Chef de l’Etat à la Nation a ravivé le sentiment patriotique. Les Congolais ont décidé momentanément de taire leurs divergences pour sauver le pays.
Le revers de la médaille
Lundi, Kigali a dénoncé le survol d’un avion de chasse congolais en violant son espace aérien. Pour saler la note, Kigali a accusé le pilote congolais de s’être posé « brièvement » à l’aéroport de Rubavu, avant de reprendre les airs.
La panique a gagné Kigali qui a saisi le message, selon cette capitale qui agresse la RDC, estimant que Kinshasa a violé intentionnellement son espace aérien. Provocation ou acte isolé ? Difficile à dire.
Toujours est-il qu’à Kigali, le message a été bien perçu. Kigali a tout de suite pensé que l’avion de chasse congolais avait des objectifs militaires sur son territoire. Il n’en était rien. Sauf si les objectifs militaires des terroristes du M23 sont confondus avec ceux du RDF, l’armée rwandaise. Ce qui est plus que plausible dans la mesure où le M23 est une création du régime de Kigali pour qui la paix au Rwanda dépend du degré de déstabilisation de l’Est de la République Démocratique du Congo.
A Kigali, les dirigeants ont eu la peur de leur vie parce qu’ils se sont dit que la RDC se serait décidé de leur appliquer leur propre médecine, en bombardant leurs positions ou en faisant des vols de reconnaissance annonciateurs des attaques imminentes des cibles rwandaises. Comme tout sorcier maléfique, le régime belliciste de Kigali attribue à la RDC les mêmes intentions que lui qui a des visées expansionnistes, à la manière du voleur qui crie au voleur afin de passer pour un innocent.
A Kinshasa, le piège a été tout de suite déjoué par un communiqué qui est venu couper court aux intentions de Kigali.
Il n’y a pas eu violation de l’espace aérien rwandais. Il y a eu un «malencontreux» passage dans le ciel rwandais par un avion «non armé», précisait le communiqué du cabinet du porte-parole du Gouvernement.
Ce qui est tout à fait normal au regard de la géographie de cette zone. Un avion ne peut qu’effleurer ou carrément survoler l’espace aérien du voisin.
Au lieu de construire des relations de confiance, Kigali s’est fait le chantre du dénigrement des régimes de Kinshasa et de l’humiliation de tout un peuple. Le Congo est tellement grand que les gesticulations actuelles sont considérées comme passagères. La locomotive se mettra en mouvement et sans aucun doute le leader naturel de la région reprendra sa place tout naturellement, en apportant la protection à tout un chacun.
Mardi, les Forces armées de la RDC sont passées à l’attaque en bombardant les positions occupées par le M23 dans les collines de Chanzu et Runyoni. Les premières informations rapportent que ces attaques, lancées par des chasseurs Sukhoi-25, a créé une panique dans les rangs des terroristes du M23. L’onde de choc de ce vent de panique s’est étendue jusqu’à Kigali, parrain du M23.
En séjour en Egypte où il assiste au M23, on apprend que le président rwandais Paul Kagame serait dans tous ses états. Sans surprise, l’homme fort du Rwanda devait écourter son séjour au pays des Pharaons pour venir constater sur place, dans son pays, la montée en puissance de l’armée congolaise qu’il ne sait plus infiltrer – tous ces canaux d’espionnage ayant été ou presque démantelés.
Face à la machine de guerre, le M23 a renouvelé son appel au dialogue pour une issue pacifique. Son parrain, le Rwanda, afficjhe la même position. Dans une note verbale, adressée lundi depuis Kigali à Christophe Lutundula, chef de la diplomatie congolaise, son homologue rwandais, Vincent Burita, l’implore de rejoindre la dynamique de Luanda et de Nairobi pour désamorcer les tensions dans le Nord-Kivu.
Ce qu’a du reste réitéré le président Paul Kagame, lundi en Egypte, lors d’une «réunion consultative de haut-niveau des chefs d’Etat de l’EAC», initiée par le président burundais, président en exercice de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est). Outre le président rwandais, William Ruto du Kenya a été également pris part à cette réunion, la RDC ayant été représentée par le Premier ministre, Jean-Michel SamaLukondeKyenge.
Selon un communiqué diffusé mardi par l’EAC via Twitter les dirigeants de l’EAC ont «réaffirmé leur engagement en faveur d’une solution politique comme seule voie durable vers la sécurité dans l’Est de la RDC et souligné la nécessité de la participation de toutes les parties prenantes au processus politique».
A tout prendre, la donne a sensiblement changé dans la bataille de l’Est La diplomatie ayant montré ses limites, l’heure est à l’option militaire jusqu’à contraindre les ennemis de la paix à sa rendre.
Econews