Les résultats de la COP 27 en Égypte sont plus qu’insuffisants : les objectifs fixés se situent au-dessous des normes promises, à savoir la limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré d’ici à la fin du siècle, l’adaptation des logements à un chauffage modéré et la suppression en 2030 ou 2035 des moteurs à explosion.
La réunion des pays à Charm El Cheikh a été prolongée, les engagements financiers pris par les gouvernements n’ont pas été augmentés, la crise du climat a été examinée non pas avec les lunettes du réalisme mais par une sorte de nonchalance totalement inadaptée. Les délégués à la COP 27 ont donc pris des responsabilités terribles dont ils retrouveront, l’an prochain, les conséquences. Car le diagnostic n’est plus à faire et il serait même dangereux de sous-estimer la vitesse avec laquelle se poursuit la détérioration du climat. Il s’agit moins d’un examen révélant les facteurs de la maladie, mais d’une action dont les principales dispositions ne sont pas à la hauteur du mal.
Pas le temps de réfléchir
Il n’y a, dans l’affaire, ni petits ni grands coupables. On ne ralentira pas les gaz à effet de serre si une solidarité n’est pas officiellement déclarée entre pays riches et pays pauvres. Et il faut s’adresser à la crise d’une manière graduée, les habitants des terres à fleur d’eau méritant une assistance considérable pour survivre et les mesures indispensables que tout le monde connaît devant être appliquées sans plus tarder. Il ne faut pas confondre en effet la solennité empesée d’une conférence internationale et la vitesse des réflexes de protection. Nous n’avons plus le temps de trop réfléchir. Les éléments se sont coalisés pour accélérer la détérioration du climat planétaire, ce qui rend caduques les prévisions d’il y a dix ans.
Le mauvais moment
On ne se laissera pas prendre au jeu des climato-sceptiques qui, sans l’avouer, se plaignent de la brutalité des remèdes envisagés. Le danger qui menace la planète est infiniment plus grand que la guerre en Ukraine ou que l’inflation. Tenter d’établir la hiérachie des maux qui nous affectent, c’est essayer de gagner du temps dans lutte contre un phénomène auquel nos civilisations n’ont jamais assisté. Le déchaînement des sinistres, inondations, ouragans, étés accablants et longs, n’est terrifiant que parce que l’humanité habite sur la Terre. Dans l’histoire géologique, qui est d’une autre échelle que celle des hommes, il aurait pu se produire dix mille ans plus tôt plus tard. De fait, il coïncide avec un degré de haute évolution de l’humanité.
Les dégâts du mensonge
La chaleur, le vent et la pluie, la montée des eaux et la disparition des villes côtières ne sont pas des phénomènes politiques. Elles envoient aux humains un message d’unité : si vous préférez vous battre entre vous au lieu de combattre les gaz à effet de serre, n’hésitez pas : vous périrez bientôt de votre impéritie. Les climato-sceptiques, comme JairBolsonaro, doivent être interpellés et, autant que possible, associés à la lutte. Il faut leur expliquer qu’ils ne sauraient nier la réalité du danger ad vitam æternam. Le mensonge est devenu l’arme numéro un de la communication. Mais tous ceux qui trichent avec le temps verront arriver les tempêtes et seront emportées par elles, aussi sûrement que s’ils s’étaient mis à pied d’œuvre des années auparavant.
En ces temps incertains, beaucoup de tournent vers la prière. Il est plus utile de faire sa part, sans se demander si les autres en font autant. Il ne s’agit pas de morale, mais de survie.
Blog de RichardLiscia