Coup de semonce pour Kigali

C’est presque un coup de tonnerre qui vient ébranler la quiétude jusqu’ici toute relative de la région des Grands Lacs. Pour la toute première fois en effet, le régime de Kigali est sérieusement mis en cause, accusé de graves atteintes aux droits de l’homme.

Des actes d’arrestations arbitraires, d’incarcérations et de tortures barbares aboutissant à la mort sont monnaie courante dans les prisons du Rwanda. Que ces affirmations découlent des sources occidentales généralement acquises au régime politique de Kigali ne manquent pas d’interroger.

En effet, le pouvoir rwandais, présenté comme un modèle de développement et d’une croissance économiques sans précédent en Afrique centrale est en train de prendre eau, signe que le pouvoir de Paul Kagamé vit ses dernières heures.

Les signaux reviennent et se répètent. On applaudit d’abord les œuvres d’un petit pays constamment ancré au souvenir d’un génocide que par ailleurs personne ne conteste. Puis viennent des accusations timides d’une agression dans un pays voisin, sous couvert de la protection de la communauté tutsie prétendument menacée.

Appuyé par une «communauté internationale» complaisante et réduite aux seules puissances anglo-saxonnes, Paul Kagamé a eu beau jeu de mener ses opérations de pillage des ressources minières et de massacres de masse dans le Nord-Kivu.

A Kigali, ceux qui ont des oreilles entendent : Après la cinquième réunion interministérielle de Luanda ce 12 octobre, les choses ne seront plus comme avant. Les stratèges militaires rwandais le savent. Le silence ou mieux, la patience de la RDC a atteint ses limites.

Il ne reste plus qu’au chef de l’Etat Félix Tshisekedi à réunir le parlement en congrès et à déclarer la guerre au Rwanda. Les circonstances ne s’y sont jamais aussi prêtées favorablement.

Le temps des  »escarmouches » étant dépassé, l’heure de l’action est arrivée, à moins qu’il ne soit prouvée l’existence de mécanismes qui freineraient, une fois de plus, des initiatives attendues de longue date par une population fatiguée.

Les semaines et mois à venir seront déterminants pour les deux capitales. Pour Kinshasa, tout est à gagner, en réservant une réponse adéquate et musclée à l’ambition hégémoniste de Kigali.

Et pour Kigali, l’heure est venue de réaliser que la volonté d’un vivre-ensemble au sein de la communauté des Grands Lacs ne se fera pas sous la dictature de Paul Kagamé. Il ne reste plus qu’aux intellectuels rwandais à se déterminer.

Econews