Coup dur pour Kigali : Washington déconseille à ses ressortissants de se rendre dans les zones touristiques du Rwanda

Très engagé dans sa campagne internationale de promotion touristique «Visit Rwanda », Kigali devait connaître un coup d’arrêt avec le message du département d’Etat des Etats-Unis qui déconseille aux ressortissants américains de se rendre dans les zones touristiques du Rwanda, notamment celles frontalières avec la République Démocratique du Congo.

Dans un message, en anglais, posté sur son site Internet, sous l’intitulé en français «Avis aux voyageurs pour les citoyens américains : zone frontalière entre le Rwanda et la RDC », le département d’Etat américain conseille aux Américains de reconsidérer leur voyage vers le territoire rwandais qui borde les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu de la RDC.

Dans son communiqué, le Département d’Etat rappelle : «Des groupes armés opèrent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu en RDC et dans le parc des Virunga, adjacent au Parc national des volcans au Rwanda. La région a connu une escalade des conflits armés qui pourraient s’étendre au-delà de frontières mal délimitées. Des permis sont requis auprès du Rwanda Development Board avant d’entrer dans le parc national des volcans au Rwanda ».

La campagne internationale de promotion touristique «Visit Rwanda », lancée par Kigali, risque de subir un sérieux revers suite aux récentes recommandations du département d’Etat américain. En effet, les ressortissants des Etats-Unis se voient déconseillés de se rendre dans les zones touristiques du Rwanda, en particulier celles frontalières avec la République Démocratique du Congo.

Cette mise en garde des Etats-Unis intervient dans un contexte de tensions croissantes dans la région des Grands Lacs africains, où des affrontements ont été signalés le long de la frontière entre le Rwanda et la RDC. Les autorités américaines ont jugé que ces zones présentaient un risque accru pour la sécurité des voyageurs, les incitant ainsi à éviter tout déplacement dans ces régions sensibles.

Pour le Rwanda, cette recommandation représente un coup dur alors que le pays s’efforce de promouvoir son secteur touristique et d’attirer un nombre croissant de visiteurs étrangers. La campagne «Visit Rwanda » avait suscité un engouement international et contribué à changer l’image du pays, le positionnant comme une destination touristique émergente en Afrique.

Cette décision ne manquera pas d’avoir un impact significatif sur les recettes générées par le secteur touristique rwandais, qui bénéficie d’importants investissements gouvernementaux.

En effet, le gouvernement rwandais a alloué des millions de dollars américains pour promouvoir son secteur touristique, notamment en mettant en avant les attractions naturelles et culturelles du pays. Les restrictions de voyage imposées par les Etats-Unis risquent ainsi de compromettre les efforts déployés pour attirer les touristes étrangers et stimuler l’économie locale.

Cette décision des Etats-Unis est perçue comme une conséquence directe des actions du Rwanda dans la région des Grands Lacs, en particulier, en ce qui concerne son implication présumée dans le soutien à des groupes armés opérant dans l’Est de la RDC. Cette situation a alimenté les tensions entre les deux pays et a conduit à des mesures restrictives qui affectent désormais le secteur touristique rwandais.

Une fois de plus, le Rwanda se retrouve à payer le prix de ses actions controversées dans la région, mettant en péril ses relations internationales et son économie. Il est crucial pour le gouvernement rwandais de prendre des mesures pour apaiser les tensions avec la RDC et restaurer la confiance des partenaires étrangers, afin de préserver l’avenir du secteur touristique du pays.

A tout prendre, les restrictions de voyage des Etats-Unis auront un impact négatif sur le secteur touristique rwandais, mettant en lumière les conséquences des actions politiques sur l’économie nationale. Il est impératif que le Rwanda trouve des solutions diplomatiques pour surmonter ces obstacles et préserver son attractivité touristique à l’échelle internationale.

Econews