L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme(ASADHO) et JUSTICIA Asbl, organisations de promotion et de protection des droits humains basées en RDC, suivent avec attention la situation des droits humains en RDC à l’approche des élections générales du mois de décembre prochain. Elles s’inquiètent de la détérioration des libertés publiques en cette même période et des poursuites judiciaires montées de toute pièce contre les opposants politiques et journalistes.
C’est le cas de Monsieur Salomon IDI KALONDA, Conseiller principal de l’opposant Moïse KATUMBI et membre du parti politique Ensemble pour la République.
Les poursuites engagées contre lui, sous le dossier RP 347/23, sont un véritable règlement de compte politique instrumentalisant le pouvoir judiciaire.
En effet, il nous revient des sources proches du dossier et des documents compulsés que Monsieur Salomon Idi faisait déjà l’objet d’une filature orchestrée par l’Ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat pour le Grand Katanga, Monsieur Dany BANZA MALOBA à travers un certain Patrick NYUNDO, agent de l’ANR et Conseiller principal en matière de sécurité du Premier Ministre du Gouvernement de la RDC. Consécutivement à un message X1 publié par Salomon en date du 21.05.2023 qui aurait provoqué la colère des caciques du régime, des instructions claires pour son arrestation auraient été données. Le meilleur prétexte a, donc été, la perte d’une arme de guerre, abusivement attribuée à Salomon IDI KALONDA, alors qu’elle appartenait au garde du corps de MATATA PONYO lors du sit-in réprimé le 25 juin 2023 devant la CENI.
Comme par miracle l’infraction de port illégal d’arme, sur base de laquelle il avait été arrêté, a été rejetée. Cette infraction était juste un appât.
Autres faits reprochés à Monsieur Salomon IDI KALONDA sont des messages ordinaires trouvés sur son téléphone, sans aucune incichuchu dence sur la sécurité ou la sureté du pays, échangés avec les responsables rwandais rencontrés lors des réunions à l’Union Africaine alors que le Président TSHISEKEDI était Président de l’UA et était en bons termes avec le Président KAGAME. Monsieur Salomon IDI KALONDA faisait souvent parti de la délégation du Président de la République.
S’agissant des messages impliquant le Conseiller principal du Premier Ministre et pour lesquels, il avait avoué lors de l’audition, avoir été mandaté par l’Ambassadeur Dany BANZA pour piéger Monsieur Salomon IDI KALONDA en lui envoyant certains messages et en sollicitant ses commentaires, ils sont des pièges tendus selon une planification précise.
Le message incriminé particulièrement est celui où le Conseiller Principal du Premier Ministre lui transmet une photo des tenues militaires actuellement portées les éléments de la Garde Républicaine.
Une photo qu’il avait refusé de commenter.
Après que ce Conseiller Principal du Premier Ministre et l’Ambassadeur Dany BANZA aient été entendus sur procès-verbal, aucune de ces personnes n’est poursuivie et le procès-verbal d’audition de Monsieur Dany BANZA est introuvable au dossier.
L’ASADHO et JUSTICIA
Asbl estiment que tout a été mis en œuvre par des hommes politiques pour éliminer politiquement Monsieur Salomon IDI KALONDA avec l’aide de la justice.
Le procès de Monsieur Salomon IDI KALONDA n’est pas un procès judiciaire, mais un procès politique comme cela est bien démontré ci-dessus.
Ce procès est similaire à celui de Monsieur BISELELE qui était incriminé pour des messages échangés avec les responsables rwandais alors que le Président TSHISEKEDI était en bons termes avec le Président KAGAME.
ASADHO et JUSTICIA
Asbl s’inquiètent aussi de l’état de santé de Monsieur Salomon IDI KALONDA se détériore chaque jour. Les soins qui lui sont administrés actuellement ne sont pas de nature à lui apporter la guérison dont il a besoin.
Il y a urgence à ce qu’il ait droit aux soins conséquents au vu de son état de santé.
En face à ce qui précède, ASADHO et JUSTICIA Asbl recommandent : Au Président de la République de :
– Veiller à ce que la justice ne soit pas utilisée pour régler les comptes aux acteurs politiques;
Au Président de la Cour Militaire de la Gombe de :
– Constater qu’il s’agit d’un dossier purement politique monté pour régler des comptes à un acteur politique ;
– Acquitter M. Salomon IDI KALONDA et de le libérer ;
– Accorder la liberté provisoire à Monsieur Salomon IDI KALONDA pour lui permettre de se faire soigner.
Fait à Kinshasa, le 07 octobre 2023
Pour l’ASADHO et JUSTICIA Asbl
Jean-Claude KATENDE et Timothée MBUYA