Le chef de l’État sénégalais Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine (UA), s’est entretenu, lundi 11 avril, du conflit entre la Russie et l’Ukraine avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui lui a dit vouloir « faire une communication à l’UA », a-t-il annoncé dans un tweet.
Cette annonce survient alors que les États africains sont apparus divisés sur la conduite à adopter vis-à-vis de Moscou depuis le début de la guerre.
«Je remercie le président (Zelensky) pour son appel de ce jour. Nous avons évoqué l’impact de la guerre en Ukraine sur l’économie mondiale et la nécessité de privilégier le dialogue pour une issue négociée du conflit », a écrit le dirigeant sénégalais sur son compte Twitter. «J’ai noté également sa demande de faire une communication à l’UA », a-t-il ajouté.
Le 24 février, au premier jour de l’invasion russe, l’Union africaine avait appelé la Russie au respect « de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l’Ukraine », tout en exhortant Moscou et Kiev à un «cessez-le-feu immédiat», et à l’ouverture de négociations sous l’égide de l’ONU. Le chef de l’État sénégalais avait réitéré cette position lors d’un appel au président russe Vladimir Poutine durant lequel il a dit avoir « sollicité un cessez-le-feu durable » en Ukraine.
Porter la voix du continent dans cette guerre
Le Sénégal fait partie des 58 pays (dont 24 d’Afrique) qui se sont abstenus lors du vote le 7 avril de l’Assemblée générale de l’ONU suspendant la Russie du Conseil des droits de l’Homme en raison de l’invasion de l’Ukraine. Sur les autres États africains ayant participé au vote, neuf ont voté pour, et autant contre cette résolution.
Dakar, aux relations fortes avec les pays occidentaux, avait déjà surpris la communauté internationale le 2 mars en s’abstenant lors d’un vote de l’Assemblée générale de l’ONU en faveur d’une résolution exigeant « que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Le texte avait été approuvé par 141 pays, cinq ayant voté contre, et 35 s’étant alors abstenus. «Dans l’ensemble », sauf rares exceptions comme le Sénégal, «ce sont soit des régimes autoritaires qui se sont abstenus, soit des pays qui ont des liens historiques, souvent militaires, avec la Russie depuis l’époque du bloc soviétique», expliquait à l’AFP Mahama Tawat.
Réaffirmant son «adhésion aux principes du non-alignement et du règlement pacifique des différends », le Sénégal avait protesté début mars auprès de Kiev, après que l’ambassade d’Ukraine à Dakar a publié un appel à venir combattre en Ukraine et annoncé avoir recruté sur le territoire sénégalais 36 personnes, de nationalité non précisée, pour aider dans la guerre contre les Russes.
Le ministère sénégalais des Affaires étrangères a publié, vendredi dernier, un communiqué rappelant que le Sénégal continuait de demander une « désescalade » de la situation en Ukraine via un « arrêt immédiat des hostilités » et « la poursuite des négociations » entre Kiev et Moscou.
Econews avec Le Point Afrique