Depuis quelque temps, on constate la prolifération des stations-service dans le milieu résidentiel à Kinshasa. Fait intriguant : ces stations-service sont érigées à proximité des maisons d’habitation et sans tenir compte de la distance qui les sépare et, pour la plupart des cas, est reprochée. Le secteur est-il réglementé ?
Dans certaines communes de la capitale, certaines stations-service sont construites sans tenir compte de la distance qui les sépare et pire, à côté des maisons d’habitation, des établissements scolaires et universitaires, des homes de vieillards, des hôpitaux, des marchés et même des églises.
Avec l’accroissement du nombre de véhicules observé ces derniers temps dans la capitale, ces stations-service sont prises d’assaut le long de la journée par leurs conducteurs désireux s’approvisionner en essence ou mazout ou pour l’un ou l’autre service qu’elles offrent. Cela réjouit les propriétaires des stations-service du fait qu’ils réalisent de bonnes affaires à la fin de la journée. L’argent éclipse quelque peu la sécurité de la population. Car loin d’être un prophète de malheur, un incendie peut se déclarer sur les lieux et qui pourrait causer une catastrophe sociale inimaginable.
Circuler à travers les communes de Kinshasa suffit à s’en rendre compte. A la place dite «Sous région», située dans la commune de Lemba, trois stations sont érigées sur le tronçon de l’avenue Kianza, compris entre cet endroit et celui dénommé «Lemba Super». Le même cas est observé dans la commune de Barumbu, sur Bokasa et Kasaï mesurant plus au moins 500 mètres.
Interrogé, un agent de l’Etat œuvrant au ministère des Hydrocarbures, parlant sous le seau de l’anonymat, a affirmé que sous d’autres cieux, deux stations-service ne peuvent être installées à moins de 500 mètre l’une de l’autre. Et d’ajouter : « Dans des pays qui respectent les règles environnementale et sanitaire, on ne peut jamais ériger une station-service dans un milieu résidentiel, les stations-service sont toujours construites à l’écart de plus de 500 mètre l’une et l’autre »
Il a poursuivi en ces termes : « Les stations-service devraient être construites à une distance minimale de 50 mètres d’une maison d’habitation, tout comme pour les écoles, les institutions hospitalières, etc.»
LA POPULATION EN DANGER
Exaspérée, la population kinoise accuse les services de l’Etat qui accordent des autorisations d’érection des stations-service à Kinshasa sans se soucier le moins du monde du danger qu’elles représentent en cas d’incendies.
Deux habitants de Kinshasa ont soutenu que ces stations-service qui prolifèrent dans la capitale appartiendraient aux politiciens.
Face à cette menace qui pèse sur la sécurité de la population kinoise, Roger Ngindu, habitant de la commune de Lemba, demande à l’autorité compétente de prendre au sérieux cette situation qui risque de causer d’énormes dégâts en cas d’incendie
«Ce n’est pas normal que l’on construise une station- service non loin d’une maison d’habitation», s’est-il plaint avant d’attirer l’attention sur le fait qu’en cas d’incendie les conséquences sociales seront incommensurables. Cela l’a amené à demander à l’Etat « de prendre des mesures drastique pour éradiquer ce phénomène».
Un autre habitant de Lemba qui a requis l’anonymat a, lui, demandé à l’Etat d’agir «le plus rapidement possible avant qu’un drame ne s’y produise».
«L’Etat ne doit seulement attendre qu’il ait un incendie pour qu’il prenne des mesures. Il est grand temps d’agir. Le ministère des Hydrocarbures doit cesser d’accorder des permis de construire des stations-service dans le milieu résidentiel. Cela pour ne pas exposer la population à un éventuel incendie», a-t-il prévenu.
Pour rappel, en 2022 lors d’un Conseil des ministres, le président de la République, Félix-Antoine Tshise-kedi, avait exprimé son mécontentement face à la croissance constante des stations-service. Curieusement, quelques stations-service qui étaient pour fermées ont repris leur activités, nonobstant des nombreuses préoccupations de la population kinoise.
Benny LUTALADIO