Déclaration du Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, sur la dégradation de la situation à l’Est de la RDC

Josep Borrell

L’Union européenne (UE) reste fortement préoccupée par la dégradation de la situation à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Dans la continuité de sa déclaration du 31 décembre 2022, et en ligne avec la déclaration à la presse du Conseil de sécurité du 3 février 2023, l’UE réitère son plein soutien aux processus de Luanda et de Nairobi et appelle toutes les parties à mettre rapidement en œuvre tous les engagements pris dans ce cadre.
L’absence de mise en œuvre des engagements et des décisions prises par les différentes parties, et la poursuite des combats particulièrement autour de Goma, aggrave une situation humanitaire désastreuse. Conformément aux processus régionaux en cours et notamment aux principes réaffirmés lors du sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) organisé à Bujumbura le 4 février 2023, l’UE exhorte à nouveau tous les groupes armés à déposer les armes, à se retirer des positions qu’ils occupent et à prendre part aux processus de désarmement, démobilisation et réintégration. L’UE condamne leurs actions violentes. Elle exhorte le Rwanda à cesser son appui au M23, et à utiliser tous les moyens pour faire pression sur le M23 afin qu’il se retire des zones occupées, comme prévu dans le plan convenu entre les Chefs d’Etat-Major de l’EAC le 9 février à Nairobi. L’UE exhorte également la RDC à cesser toute coopération entre les FARDC et les groupes armés, notamment les FDLR.
L’UE encourage le déploiement rapide de la force régionale de l’EAC et la poursuite d’un dialogue inclusif. L’UE condamne fermement les attaques répétées ciblant les civils conduites notamment par les Forces démocratiques alliés (ADF) et la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) au Nord-Kivu et en Ituri.
L’UE condamne à nouveau avec la plus grande fermeté la xénophobie, les discours de haine, y compris par des personnalités politiques, et l’incitation à la violence visant toute personne ou tout groupe en raison de sa race ou de son origine ethnique. Elle demande que ceux-ci cessent. Elle s’associe aux déclarations du 30 novembre 2022 et du 24 janvier 2023 de la Conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention du génocide.
L’UE est également préoccupée par la montée des tensions entre la RDC et le Rwanda, notamment à la suite de l’incident entre un avion militaire de la RDC et les Forces de défense du Rwanda le 24 janvier 2023 à la frontière entre les deux pays. Elle appelle à l’apaisement, à la retenue et au dialogue, et recommande aux parties impliquées d’utiliser les mécanismes régionaux existants afin de clarifier les faits et d’établir les responsabilités. L’UE réaffirme son soutien à la MONUSCO et condamne les attaques récentes dont elle a été victime. L’UE réitère son attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de tous les pays de la région.
L’UE reste engagée et prête à soutenir la stabilisation et le développement durable de l’Est de la RDC et de la région dans son ensemble, sur la base de sa nouvelle stratégie pour les Grands Lacs qu’elle adoptera dans les jours à venir. Avec cette stratégie, l’UE entend renforcer son action de manière positive et concrète dans la région en déployant tous ses instruments.
Avec Dircom/UE