Il y eu une « République des inconscients », bien vulgarisée à travers un ouvrage de Modeste Mutinga, alors sénateur de la République.
Dans son ouvrage, l’auteur dénonce le degré d’inconscience qui a gagné tout le pays, malgré d’importantes potentialités dont regorge la République Démocratique du Congo. Face à l’inconscience du Congolais qui n’arrive toujours pas à tirer profit de cet immense don de la nature, l’auteur, dépité, conclue que finalement on est véritablement en face d’une « République des inconscients ».
Selon lui, cet état d’inconscience ne touchait pas seulement la classe dirigeante, mais toute la société congolaise dans sa diversité.
La page de l’inconscience tournée, nous voici maintenant dans la «République des délinquants ». Et comme on pouvait s’en douter, la preuve de cette République nous a été administrée en live au niveau de la chambre basse du Parlement. On a eu donc droit à une altercation entre le Président de l’Assemblée nationale et le député national, Delly Sessanga, élu de Luiza. Des injures ont été prononcées dans tous les sens. Du temple de la démocratie, l’Assemblée nationale est passée pour une cour de récréation où on pouvait se lancer des injures les plus abjectes. Délinquant, voyou, ridicule, tout était au rendez-vous ce jour-là à l’hémicycle. Quel mauvais exemple pour notre démocratie.
Que retenir de cette scène qui n’honore aucunement l’Assemblée nationale ? A qui incombe la responsabilité de cette dérive ?
A première vue, on ne peut qu’interpeller en premier lieu le président de l’Assemblée nationale. C’est lui qui a la police de débat. Ce qui suppose qu’il ne doit pas se comporter comme s’il dirigeait un débat de la rue. On est bel et bien à l’Assemblée nationale, là où s’exerce la démocratie.
Que dire de l’élu de Luiza ? Certes, il est allé trop loin de sa réaction. On comprend son émotion. Mais, savoir se retenir, c’est aussi la marque de grands hommes, d’Etat surtout.
Il n’est pas bon de s’emporter de cette manière. C’est vrai que la remarque était quelque peu déplacée, mais rien ne pouvait légitimer la réaction disproportionnée de l’élu de Luiza. Bref, tous sont coupables.
De la «République des inconscients», peinte en son temps par Modeste Mutinga, nous voici dans la « République des délinquants et des voyous ».
ECONEWS