Dans son communiqué daté du 24 janvier 2023, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, a informé l’opinion qu’en rapport avec le projet «Kin Elenda», il a décidé de surseoir à l’opération de destruction des constructions anarchiques érigées sur le lit de la rivière Kalamu. Il motive sa décision par la volonté de se conformer aux mesures du gouvernement de la République en rapport avec le projet «Kin Elenda» qui prévoit dans le volet énergie des travaux de protection du poste de la Société Nationale d’Electricité (SNEL)/Funa contre les inondations.
Pour permettre l’exécution de ces travaux, le gouvernement de la République va, à travers ce projet, élaborer incessamment et mettre en œuvre un plan d’action qui aboutira à l’expropriation des maisons obstruant l’écoulement des eaux de la rivière Funa entre les avenues Luambo Makiadi (ex-Bokasa) et Poids Lourds ainsi qu’à l’indemnisation de leurs propriétaires. C’est donc pour se conformer à ces mesures que Ngobila a décidé de surseoir à la démolition. Toutefois, il demande aux personnes ayant entrepris de nouvelles constructions aux alentours de poste de la SNEL/Funa de les interrompre immédiatement.
Pas de deux poids, deux mesures
Dans la lutte que l’exécutif provincial de Kinshasa mène contre les constructions anarchiques, plus d’un observateur qualifient cette opération de «deux poids, deux mesures».
D’aucuns se rappellent de la décision du gouvernement de la République interdisant toute construction à la baie de Ngaliema située le long du fleuve Congo derrière la concession Utexafrica. A cet effet, des instructions précises ont été données par le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et autres autorités compétentes. Les descentes effectuées sur le lieu tant par le gouverneur de la ville de Kinshasa que par l’inspecteur provincial de la police n’ont donné aucun résultat.
Saisi par des informations qui lui parvenaient de partout, le premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, s’était, à son tour, résolu de constituer une commission gouvernementale pour enquêter sur cette situation. A ce jour, cette démarche est restée sans suite. Par contre, les immeubles continuent à pousser sur le lieu comme des champignons.
L’opinion s’interroge sur le comportement qu’affichent les occupants de la baie de Ngaliema. Elle s’attend à ce que la décision de destruction des constructions anarchiques soit d’application stricte et rigoureuse. Autrement, l’Etat congolais aura failli à sa mission de protéger toutes les catégories de la population.
Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que le gouverneur de la ville de Kinshasa a fait passer le bulldozer à la baie de Ngaliema. Cette opération va se poursuivre jusqu’en la fin de la semaine.
Véron K