A sa modernisation sous le régime de feu le maréchal Mobutu Sese Seko, alors Président de la République démocratique du Congo (ex Zaïre), le marché central de Kinshasa, situé dans la commune de la Gombe, faisait la fierté non seulement de la capitale, mais aussi du pays, car il était un véritable bijou. Mais, au fil du temps, cet important lieu de négoce qui servait de site touristique pour les étrangers, perdait sa belle image et devenait un repère de brigands et autres enfants en rupture familiale, communément appelés «Shegués».
Toute personne avertie avait horreur de s’y rendre de peur d’être délesté de ses biens ou de l’argent en sa possession, malgré la présence des éléments de la police y affectés pour assurer l’ordre et la sécurité. C’était un véritable calvaire auquel étaient soumis les commerçants et les acheteurs appelés à être toujours aux aguets.
20 janvier 2021-20 janvier 2022, un an vient de s’écouler depuis que le marché central de Kinshasa, communément appelé «Zando», a été démoli par des bulldozer.
A la place, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, a décidé d’y ériger un marché ultra-moderne, avec la bénédiction du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Du démarrage des travaux
Un an après la démolition totale des bâtiments, pavillons érigés au marché central de Kinshasa, des questions fusent de partout sur le démarrage des travaux de modernisation de ce lieu de négoce. Cette situation a, non seulement fait couler beaucoup d’encre et de salive, mais aussi suscité des réactions de tout genre jusqu’à accuser le gouverneur Gentiny de tous les maux.
Bien qu’installés provisoirement dans les marchés municipaux, les commerçants délocalisés piaffent d’impatience et disent ne pas trouver leur compte dans l’exercice de leur profession.
En outre, le doute qui plane dans les esprits des gens concernant la modernisation du marché central de Kinshasa est due au silence qui caractérise l’initiateur de ce projet qu’est le gouverneur Gentiny Ngobila.
Toutefois, la population kinoise a lancé un ouf de soulagement en voyant le chef de l’Etat visiter ce chantier. Pour ce faire, elle a continué à vivre d’espoir avec la nouvelle confiant la construction de ce marché à une firme française et la présentation de la maquette du nouveau marché exposée au Musée national.
Malheureusement, les choses semblant se tasser à ce jour, la situation tant sanitaire que sécuritaire devient de plus en plus dégradante dans ce marché et ses environs. Son état crasseux entraîne diverses épidémies et, à l’état d’abandon dans lequel il se trouve, il constitue un repaire de brigands.
Rendez-vous en 2023
D’un revers de main, le gouverneur Ngobila balaie les on-dit. Optimiste, il appelle la population kinoise au calme, et lui donne rendez-vous en 2023, année au cours de laquelle prendrons fin les travaux de construction de ce marché qui revêtira une nouvelle robe.
Le souhait de l’opinion est de voir le chef de l’administration urbaine tenir parole. De cette manière, il se dédouanerait de tous les commérages sur lui autour de la modernisation du marché central.
Véron Kongo